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( Palma / Gibraltar )
départ : 26/09/2005
arrivée : 2/10/2005
6 j
 
Photos de l'étape 2 :
durée du séjour :
4 j
 
"Gibraltar" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre

Navigation de Palma à Gibraltar :

Depuis Palma, l'équipage prévu est au complet. Toutefois, trois nouveaux équipiers supplémentaires sont venus nous renforcer : Helmut, Némo et Max. Ils ne s'agit pas d'immigrés clandestins mais de la personnification que nous avons donnée à nos aides informatiques ou mécaniques. Helmut est le pilote automatique (Autohelm), Némo est le régulateur d'allure et Max le lecteur de carte couplé au GPS (logiciel Maxsea). Nous formons une bonne équipe.

Peu après le départ de Palma, nous sommes rapidement sous un orage. Rien de méchant coté vent mais nous prenons une deux belles douches.
Le bateau met beaucoup de temps à se relancer à chaque changement d'amure. Quelque temps après nous observons que nous tirons une grande "algue". J'en attrape une extrémité avec la gaffe ... il ne s'agit pas d'une algue mais d'une énorme corde d'un diamètre d'au moins 8 cm. L'autre extrémité est sous le bateau et ne veut pas se décrocher. A quoi est-elle accrochée ? L'hélice semble le point le plus probable. Si nous ne faisons rien, cela nous promet des problèmes à la prochaine mise en marche du moteur ....
Cécile se met en tenue et plonge pour voir. La corde était bien accrochée à l'hélice mais elle peut la décrocher assez facilement. La corde, remontée à bord, fait dans les 8 mètres de long. Vu son diamètre, c'est probablement une corde de protection, normalement fixée le long d'un bateau pour supporter les frottements contre les quais et éviter d'abîmer la coque.
Dans la manoeuvre, la gaffe est tombée à l'eau. Elle flotte mais s'éloigne de nous car le bateau, qui était à la cape, dérive. Je pense l'abandonner mais Cécile, qui n'a peur de rien, veut aller la chercher. Elle met ses grandes palmes, et part à sa recherche. Le trajet aller se passe bien mais, au retour, la gène produite par la gaffe et la dérive du bateau l'empèche de nous rejoindre rapidement. Pour lui faciliter la manoeuvre, nous mettons le moteur en marche.

Par moment, nous sommes entourés de gros cumulus congestus qui nous modifient la direction et la force du vent. A deux reprises, nous observons des trompes d'aspiration (sorte de mini cyclones très localisés) qui descendent jusqu'à l'eau. La première fois, c'est en pleine nuit, éclairé par la seule lune, alors que je suis de quart. Notre trajectoire nous dirige droit dessus. Je vire de bord immédiatement pour nous en éloigner mais nous nous croisons quand même à moins de 500 mètres. Nous avions déjà un ris dans la grand voile et, par prudence, j'ai enroulé le génois. Aucun vent méchant, toutefois, ne nous atteint. Le phénomène doit être très local.

Durant les nuits, nous constatons que la mer est pleine de méduses fluorescentes. Au "repos", elles n'émettent pas de lumière mais, en cas de stress (quand elles sont heurtées par le bateau), elles s'éclairent et forment des points très visibles. Par endroit, le plancton a aussi la même propriété. La vague d'étrave du bateau devient alors lumineuse. C'est du plus bel effet dans l'obscurité du milieu de la mer.

Nous rencontrons aussi beaucoup de dauphins qui, en général, nous accompagnent un moment pour profiter de notre vague d'étrave et s'amuser autour du bateau (Cécile, qui aime vraiment l'eau, essaie plusieurs fois de descendre nager avec eux, mais sans succès jusqu'a maintenant). La nuit, quand il y a du plancton fluorescent, ils sont entourés d'un halo lumineux et laissent, derrière eux, la matérialisation de leurs trajectoires. C'est complètement irréel. Seuls, en pleine nuit, au milieu de rien, cernés par ces torpilles lumineuses ....

Nous pêchons aussi un peu (très peu) et prenons notre premier poisson. C'est une belle bonite (poisson prédateur de la famille des thons) de 40 cm environ. Mes équipières ne savent pas bien quoi en faire et je me dévoue pour lui couper la tête (c'est ce qui est le plus rapide pour la tuer) et la vider. Après préparation et passage au four, elle deviendra un excellent repas et les restes finiront dans une salade.

Face à Gibraltar, mais à environ 100 km du détroit, nous constatons un fort courant qui nous est opposé. L'eau, moins salée, de l'océan Atlantique, rentre en méditerranée pour en compenser l'évaporation. Bateau à l'arrêt par rapport à l'eau, le GPS indique une dérive de 3,5 kt (6,5 km/h !) au cap 70. Cela ne nous arrange pas du tout car nous essayons de faire un cap 270 et qu'il n'y a que très peu de vent. Nous mettons le moteur pour quitter cette zone (c'est toujours contre ma philosophie mais il y a des fois où il faut savoir s'adapter aux conditions extérieures)

L'arrivée à Gibraltar a lieu de nuit, au moteur (le courant est toujours contre nous et le vent n'est pas revenu), dans le brouillard. Nous sommes entourés de cargos de toutes parts. Le radar et le lecteur de carte couplé au GPS montrent alors toutes leurs utilités.

Gibraltar

Etape décevante.
A l'arrivée, malgré de nombreuses places de port libres dans les 3 marinas, il n'y a officiellement aucune possibilité d'en profiter et nous devons aller nous mettre à l'ancre au bout de la piste de l'aérodrome, à 500 m de là. L'explication donnée est simple : un rassemblement de bateau, parti pour le Maroc doit revenir très prochainement et toute les places sont réservées. Quatre jours plus tard, lors de notre départ, les places seront toujours aussi vides qu'elles le sont maintenant, mais malgré nos demandes répétées nous n'aurons pas pu en profiter (même pour quelques heures) pour pouvoir aller faire nos courses et les ramener facilement au bateau ..... Comme gestion des places de port, on a déjà vu mieux !
Nous sommes donc à 500 m du port, sans eau courante, sans électricité et les voyages en ville doivent s'effectuer avec l'annexe gonflable. Ce point, déjà peu amusant en temps normal et encore compliqué par un vent permanent de 15 à 20 Kt (le vent est revenu !) qui créé de grosses vagues dans la baie et des embruns. Nous sommes chaques fois mouillés et devons prendre les gilets de sauvetage, pour aller en ville, tant le risque d'avoir des problèmes est important. Pour ramener les courses sur le bateau nous irons toutefois le mettre au ponton de la douane prêté "généreusement" par les douaniers (grâce au charmes de mes équipières) pour une heure.

Visite de la ville et du rocher :
La ville ne présente que peu d'intérêts. On y utilise la Livre Sterling, on y parle Anglais et Espagnol (c'est d'ailleurs assez drôle car une même phrase contient parfois des mots des deux langues) et les voitures y roulent.... à droite, ce qui est un comble pour un territoire Anglais. L'architecture y est laide sans imagination et sans style. Seul le rocher est typique par son histoire et par la vue qu'on peut avoir d'en haut .... à condition de pouvoir y monter. Le lieu étant historique, il faut payer pour y accéder et seules deux routes, avec péages, y mènent. Comme nous ne le savons pas, nous essayons de monter par des chemins qui semblent directs mais qui se perdent dans la broussaille. Après une heure de galère et beaucoup de griffures de plantes à épines, nous redescendons et finissons par trouver une route et payer l'équivalent d'un Euro pour un simple aller et retour pédestre jusqu'au sommet. Seul point intéressant : les singes qui sont en liberté (les derniers en Europe), qui se promènent au milieu de la route et que l'on peut approcher de très près.
Nous avions décidé de faire étape à Gibraltar car on nous avait dit pouvoir trouver dans cette ville, des prix très intéressants sur l'électronique, le matériel pour bateaux, le gasoil, .... Les cartes bleues frétillaient déjà dans nos poches. En pratique, il y a beaucoup de magasins d'électronique mais les prix sont les mêmes qu'en France (voire même plus cher), nous n'avons pas trouvé de matériel pour bateau (même celui de base est absent) et le gasoil est à 0,8 Euros le litre, ce qui n'est effectivement pas très cher mais qui ne justifie pas le détour. Les cartes bleues sont restées dans nos poches et nous sommes repartis "riches" mais très déçus.

Divers :
Internet : le port de Gibraltar est équipé d'un système Wifi mais comme nous ne sommes pas dans le port, pour les raisons citées plus haut, nous devons nous rabattre sur le seul Cybercafé du coin. La connection y est rapide mais les prix assez prohibitifs : pas loin de 10 Euros de l'heure .....


Panne du guindeau (dispositif permettant de remonter l'ancre) lors de sa première tentative d'utilisation. Après démontage, nous trouvons que les charbons du moteur sont oxydés et ne coulissent plus. Ceci est dû à une mauvaise étanchéité autour du moteur. L'ancien propriétaire du bateau l'a changé il y a deux ans et le remontage n'a pas dû être fait dans les règles de l'art. En attendant d'avoir réparé la panne, nous remontons l'ancre et sa chaîne, à la main (il n'y a ici que 10 mètres d'eau et ce n'est donc pas bien grave).


Panne du moteur de l'annexe :
Quelques gouttes d'eau et quelques saletés qui étaient présentes dans l'essence ont attendu que mes deux équipières soient parties seules avec l'annexe (sans prendre les rames) pour boucher le carburateur. Avec le vent fort qui souffle, elles se mettent à dériver vers le large. Le temps que je m'en aperçoive (j'étais resté au bateau pour bricoler un peu) et mette le bateau en ordre de marche, une autre annexe (conduite par un Français) les a déjà "secourues". ll ne me reste plus qu'à nettoyer le réservoir d'essence et le carburateur de ce moteur facétieux.

 

 

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Photos de l'étape 2



(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Cecile cherche les dauphins
Dauphins 1
Dauphins 2

 

Envoi du Spi
Vague d'étrave la nuit
 
Trombe
 
 
Le rocher de Gibraltar
Arrivée à Gibraltar

Cecile et la corde qui etait dans l'hélice

 
 
C'est haut Gibraltar !
Gibraltar vu du haut
Réparation du guindeau
Singe à Gibraltar
Singes en liberté à Gibraltar

 

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