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( Gibraltar / Madère )
départ : 06/10/2005
arrivée : 14/10/2005
8 j
 
Photos de l'étape 3 :
durée du séjour :
6 j
 
"Madère" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre

Gibraltar à Madère (839 miles en 193 heures):

Depuis notre arrivée à Gibraltar, le vent d'est souffle très fort. Ceci est incompatible avec le passage du détroit (car cela provoque une mer très forte due à l'interaction entre le courant entrant en Méditerranée et le vent soufflant dans l'autre sens) et il faut donc attendre une légère accalmie pour pouvoir partir de cette ville (d'où notre "retard" actuel sur le planning prévu). C'est chose faite ce jeudi 6/10. Les conditions restent toutefois encore assez forte et le passage du détroit se fait au pas de charge avec des pointes de vitesse du bateau de l'ordre des 10 Kt. Un empannage involontaire (sans dégâts heureusement) dans un vent de 20 Kt termine ce sprint alors que nous somme déjà au large des cotes Marocaines. Pour éviter que cela ne se reproduise, nous mettons en place une retenue de bôme. Elle restera en place pendant toute la suite du voyage.

 

L'Atlantique n'est pas identique à la Méditerranée.


La nuit, nous ne voyons plus de méduses fluorescente et le plancton est beaucoup moins lumineux. Toutefois, au milieu de celui ci existent maintenant des points très brillants, dont nous n'avons pas pu identifier l'origine. La vague d'étrave du bateau ressemble donc un peu à une voie lactée miniature : un halo blanchâtre avec des étoiles. Parfois, lors du passage d'une vague sur le pont, quelques une de ces "étoiles" restent bloquées sur le bateau. Une fois en plein air, elles clignotent furieusement, mais, quand nous approchons nos lampes, il n'y a rien de visible et elle ne clignotent plus. Il doit s'agir d' organismes minuscules.
Les dauphins, beaucoup moins nombreux qu'en Méditerranée, sont plus gros. Pour les poissons nous ne savons pas car le seul qui a bien voulu mordre à notre ligne, l'a emportée avec lui.

 

Phénomène météo :

Le guide de navigation, que nous avons, indique, pour le mois d'octobre, des risques de forts coups de vents de sud ouest lors du passage de certains fronts. La météo, prise avant le départ, n'indique toutefois rien de méchant en vue pour les prochains jours. Malheureusement, il ne s'agit pas d'une science exacte et nous rencontrons un de ces coup de vents.

L'augmentation est assez progressives. A 15 Kt, c'est agréable car le bateau avance bien et l'éolienne commence à produire du courant. A 25 Kt, c'est encore bien. Il faut réduire la voilure mais l'éolienne produit beaucoup. A 35 Kt, l'éolienne doit être arrêtée et, avec trois ris (dispositifs permettant de réduire la surface des voiles) à la grand voile et un sur le foc de grand vent, on ne peut plus réduire grand chose et on commence à s'inquièter. De plus, profitant de la forte gîte du bateau, une bonne centaine de litre d'eau sont rentrés dans le bateau par le siphon de l'évier de la cuisine , dont la vanne n'était pas fermée (nous ne sommes encore pas bien rodés et oublions facilement certaines précautions de bases) et les deux pompes de cale, qui fonctionnaient la veille sans problème, refusent de remettre l'eau à l'extérieur (nous ne maîtrisons pas encore pleinement, non plus, les subtilités de fonctionnement de notre matériel).
....

Après une mise à la cape (on arrête le bateau et on le laisse dériver en mettant les voiles en opposition) pour réfléchir, et pour constater que cette technique ne nous met pas hors de danger dans ce type de temps, l'installation du tourmentin (toute petite voile d'avant grosse comme celle d'une planche à voile) se fait dans un vent de 40 Kt avec des pointes à 45 Kt. La mer commence alors à être très impressionnante : les vagues atteignent 7 à 8 m de haut et certaines déferlent. Il pleut mais il est difficile de faire la différence entre la pluie et les embruns. Tout se déplace horizontalement, emporté par le vent. Nous replions ce qui reste de la grand voile et nous mettons en fuite (on part dans le même sens que le vent et les vagues) sous tourmentin seul. Notre vitesse est de l'ordre de 6 Kt mais elle augmente rapidement quand nous partions en surf au passage des vagues (le GPS, dont les mesures instantanées sont à prendre avec précautions, a gardé en mémoire une vitesse max de 26,7 Kt !. Même avec 50 % d'erreur, c'est pas mal pour une "planche de surf" d'une dizaine de tonnes).

Certaines vagues déferlent et plusieurs s'écrasent sur l'arrière du bateau (sans toutefois lui faire perdre son équilibre). Au passage de l'une d'elle, Anne-Pascale est arrosée (submergée) par la vague et son gilet de sauvetage à déclenchement automatique se gonfle. Il est alors 20 heures et la nuit commence à tomber...... La lune est heureusement présente au début, pour nous permettre d'entrevoir un peu notre environnement, puis le vent fini par se calmer un peu. Nous finissons la nuit sous tourmentin et moteur pour maintenir le bateau sur la bonne trajectoire (dans ce cas là, cela ne choque pas ma philosophie de non utilisation du moteur).
Jusqu'à pouvoir reprendre notre route normale, nous avons, dans cette manoeuvre de fuite, effectué l'équivalent d'une journée de navigation dans le mauvais sens. Il va falloir refaire ce chemin en sens inverse.

 

Une bonne leçon :

Même si nous n'avons pas forcément apprécié de subir ce coup de vent, celui-ci nous a fait du bien. Nous avons pu voir que nous ne naviguions pas avec la rigueur nécessaire :

- Garder des vannes ouvertes en mer est une hérésie impardonnable. Nous les fermerons dorénavant systématiquement après usage.

- Je connaissais mal le circuit des pompes de cales et n'avais pas remarqué deux petits filtres qui ne demandais qu'à se boucher en cas d'usage. Impardonnable aussi.

- Nous n'avions pas de pompe de cale manuelle (je le savais mais n'avait pas trouvé que c'était un problème à régler rapidement). Impardonnable également L'installation de celle-ci sera notre premier travail une fois arrivé au prochain port.

- Nous n'avions jamais essayé de monter le tourmentin et nous avons dû nous y reprendre en plusieurs fois pour installer correctement ses écoutes. Heureusement que le coup de vent n'a été ni trop subit ni trop fort.

- Notre bidon de survie (bidon étanche que l'on emmène avec soi sur le radeau de survie quand on abandonne un bateau qui coule) n'était pas prêt. Nous avions tout ce qu'il fallait à bord pour le constituer (bidon étanche, radio étanche, GPS étanche, lampe étanche, miroir (pour faire des signaux), couteau, couvertures de survie, fusées de détresse, eau, nourriture,....) mais rien n'était rassemblé, et, s'il nous avait fallu quitter le bateau, nous l'aurions probablement fait sans rien. Impardonnable toujours.

Nous profiterons de la prochaine escale pour mettre un peu de sérieux à notre entreprise et nous préparer réellement.

Nous avons pu aussi constater que notre grand voile, même réduite au maximum (au troisième ris), reste trop grande. Il va falloir faire installer un quatrième ris.

Après un retour à des conditions météo calmes (très calmes même sur la fin), nous finissons par arriver à Madère où nous nous amarrons à couple d'un gros catamaran dans le port de Funchal (32° 38.703 N, 16° 54.622 O), le 14/10, au lever du soleil. Pour ce que nous en avons vu jusque là, l''île semble magnifique..... Des travaux nous attendent sur le bateau mais nous aurons quand même du temps pour la visiter.

 

Madère

L'île de Madère appartient au Portugal. Cette île, autrefois pauvre, voyait sa population partir pour trouver ailleurs de meilleures conditions de vie. Sa principale ressource reste le tourisme mais les aides Européennes pour la création d'infrastructure et l'exemption d'impôt sur les sociétés jusqu'en 2011 en ont conduit un grand nombre à s'y installer. Le niveau de vie s'est bien amélioré depuis et la population n'émigre plus.
La langue parlée est le Portugais. Toutefois, comme la plupart des touristes qui viennent à Madère parlent Anglais, cette deuxième langue est parlée par toutes les personnes vivant de cette activité.

Pour ceux, qui comme moi, ne parlent pas Portugais, il y a toujours des difficultés à savoir en quelle langue aborder les personnes. L'Anglais est un peu connu dans les campagnes mais l'Espagnol, même s'il est moins étudié, a beaucoup de mots communs avec le Portugais. Sauf avec les personnes parlant très bien l'Anglais, les conversations se font donc vite dans un mélange pénible d'Anglais et d'Espagnol, dont il est difficile de sortir. Il faudra que j'apprenne le Portugais ....

Les Maderois sont sympathiques, souriants et attentifs aux problèmes des autres. C'est très agréable car il n'est jamais pénible de demander un renseignement .... même en ne parlant pas la langue du pays. Je n'ai ainsi jamais hésité à aller en ville, à l'aventure, pour acheter du matériel nécessaire au bateau. Faire comprendre que l'on veut des rivets pop en inox ou des coudes en PVC mâle - femelle, non filetés, dans une quincaillerie, devient un jeu qui permet souvent de visiter l'arrière boutique (elles ne sont pas en libre service) ou le grenier. Au mieux, on trouve ce que l'on cherche, au pire, on en ressort avec le terme technique en Portugais écrit sur un papier, par le boutiquier qui a comprit ce que l'on cherchait (ainsi, par exemple, "rivet pop" se dit "rebites"), et l'adresse d'une autre boutique où il y en a probablement.

Madère est surnommée l'île de l'éternel printemps. Son climat perpétuellement tempéré permet à de nombreux types de végétation de pousser. On trouve ainsi toutes les plantes "habituelles" Européennes et également toutes les plantes tropicales. Lors de visites dans l'île on peut traverser, à quelques centaines de mètres d'intervalle, une bananeraie, une plantation d'oliviers et une châtaigneraie (nous avons ainsi pu, un jour, ramasser d'excellentes châtaignes "sauvages" dans un paysage ressemblant beaucoup à celui de l'Ardèche).
Un système de bus efficace permet de se déplacer très facilement et d'aller dans les endroits les plus retirés. Avec le relief volcanique de l'île et ses vallées sauvages, c'est un paradis pour les randonneurs qui recherchent un peu d'exotisme.
La ville de Funchal est jolie avec une belle unité architecturale, les prix y sont très corrects et l'Internet quasi gratuit.
Un seul regret : ne pas avoir pu y rester plus longtemps.

 

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Photos de l'étape 3



(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Ca va vite dans le détroit de Gibraltar
Ile de Madère

Arrivée à Madère

Ballade à Madère
Paysage Madère
Fruits à Madère
 

Funchal

 

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