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Sao Vicente (Cap vert) / Marie Galante (Antilles) départ : 15/11/2005 arrivée : 07/12/2005 22 j Photos de l'étape 6 : durée du séjour : 39 j
Navigation de Sao Vicente (Cap vert) à Marie Galante (Antilles) : 2150 miles (théoriques en ligne droite) mais 2635 réalisés (soit 4880 Km) en 519 heures (presque 22 jours).
La traversée de l'Atlantique !
Etape mythique réalisée 513 ans et quelques mois après Christophe Colomb. En fait, C. Colomb a effectué la première traversée en partant depuis les Canaries. C'est lors de sa troisième traversée qu'il a inauguré la route (qui est la plus courte) depuis l'archipel du Cap Vert. Au delà de l'aspect mythique et du plaisir de l'avoir fait, cette traversée n'a plus rien d'exceptionnel. Avec les connaissances que nous avons maintenant (position des îles, période des cyclones, régimes habituels des vents, météo) et la technologie moderne (navires performants et confortables, GPS, produits longues conservations, diététique, ...), il suffit de se donner les moyens pour pouvoir la réaliser. Quelques événements, la concernant, méritent toutefois d'être racontés :
Météo imprévue :
Sur ce trajet, en cette période de l'année, les alisés d'Est soufflent normalement pendant 99 % du temps. Nous les rencontrons bien pendant les 6 premiers jours mais le vent tourne ensuite au sud puis progressivement vers l'ouest. Dans le même temps, le baromètre chute d'une façon très importante. D'après ce que nous savons de la théorie météo, il doit s'agir d'une grosse dépression se trouvant un peu à notre nord ouest et se dirigeant vers l'Est (donc vers nous). C'est très peu probable selon les données des années précédentes mais, comme nous ne voulons pas prendre de risque, nous fuyons courageusement (au prés dans un vent de 25 à 30 Kt) vers le Sud. Comme les symptômes persistent durant 4 jours, nous maintenons notre stratégie pendant tout ce temps et explorons ainsi le 37 éme méridien du nord vers le Sud sur plus de 500 km ...(un beau détour !). Quand le baromètre remonte enfin, nous faisons route au Nord Ouest (toujours au près, ce n'est pas confortable) dans un vent qui se maintient d'ouest (avec une force de 15 à 30 Kt) pendant encore 6 jours. Si Christophe Colomb avait eu nos conditions météo, lors de sa première traversée, avec ses caravelles, il n'aurait pu que faire demi tour et l'Amérique n'aurait pas été découverte en 1492..... Après une journée de calme plat, les alisés d'Est ont tout de même fini par réapparaître et nous avons pu en profiter sur la fin du trajet. Nous aurons toutefois fait plus du tiers de la traversée au près, contre le vent.
A notre arrivée aux Antilles, nous avons appris que notre fuite vers le sud, sur le 37 méridien, était tout à fait justifiée, une tempête tropicale (nommée : "Delta") circulant d'Ouest en Est et ayant fini sa course sur les Canaries (où elle a fait de gros dégâts) a croisé notre route théorique à 200 km près..... Sans notre analyse correcte de la situation météo, nous aurions continué notre route en direction des Antilles et aurions vu, de près, cette tempête tropicale. Le bateau aurait sans doute résisté mais certainement pas sans casse. La performance très moyenne que nous avons réalisée sur cette traversée (22 jours, conforme au planning théorique mais celui-ci était pessimiste) s'explique par le passage de cette tempête et le régime exceptionnel de vent d'Ouest que nous avons rencontré.
Eolienne :
avec les vents forts rencontrés, l'éolienne du bord a produit beaucoup d'électricité durant la première partie de la traversée. Nous l'avons arrêtée quelquefois lorsque le vent soufflait trop fort ou pour avoir un peu de silence la nuit. Un jour, peu après sa remise en service, l'hélice (tripale monobloc d'1,40 m de diamètre) a été éjectée lors d'une rafale à 25 / 28 Kt. Il n'y avait personne sur le pont à ce moment là et aucun objet n'a été touché. Un accident aurait toutefois été facilement possible.... Il va falloir la réparer ou la changer lors de l'escale aux Antilles.
Baignade :
Aux latitudes auxquelles nous naviguons (15° Nord), il fait assez chaud (très) durant la journée, ce qui inciterait bien à la baignade. Toutefois, l'avancée du bateau, la force du vent ou la hauteur de vagues rendent l'exercice dangereux et nous nous y sommes toujours refusés. Un jour, cependant, profitant d'une mer calme et d'une mise à la cape du bateau pour petites réparations, nous avons craqué et sommes descendu dans l'océan. Avec 4000 m de fond, 4000 Km de large et 17 000 Km de long, la "piscine" était de bonne dimension. Malgré notre envie de baignade et une température de 28°, nous n'y sommes cependant pas resté longtemps. Avoir, sous soi, une telle profondeur, où on ne voit que du bleu, donne une sorte de vertige, et, est psychologiquement très difficile à supporter..... Une de mes équipière n'a même pas réussi à se mettre dans l'eau.
Arrivée au mouillage de St Louis, île de Marie Galante (15° 57,417 N, 61° 19,546 W)
Plutôt que d'arriver de nuit directement à Pointe à Pitre à la Guadeloupe, nous avons préféré, comme nous avons du temps, aller à un mouillage sur Marie Galante afin de pouvoir y faire un peu de tourisme. L'ancre a été jetée à 1 h du matin, heure locale (nous avons maintenant à 5 heures de décalage horaire avec la France. Environ 20 % du tour du monde a donc déjà été réalisé) dans 3 mètres d'eau sur un fond de sable. Après 519 heures de mer, nous venons de retrouver un contact avec le sol .....
Après une journée de visite de l'île, nous repartons pour notre destination initiale : Pointe à Pitre où nous arrivons le 08/12 à 11 H15. C'est la fin de la navigation pour l'équipage de l'Atlantique. Cécile va aller faire de la plongée avant de partir passer les fêtes en France puis d'aller naviguer et randonner en Antartique et en Amérique du sud. Anne Pascale va partir, par avion, pour Lima, puis va aller visiter, par voies terrestres, le Chili et l'Argentine. Après trois mois en commun, nous n'aurons guère plus que le temps de faire un grand nettoyage du bateau et de préparer les réparations à effectuer avant de nous quitter.
Navigation de 180 miles, avec deux autre équipages, de mouillage en mouillage, dans les Antilles (Guadeloupe, Marie Galante, les Saintes, la Dominique).
Après trois mois de navigation presque ininterrompue, dont la traversée de l'Atlantique, George nécessite quelques travaux d'entretien. La plupart seront faits par moi même et par des professionnels locaux, pour le reste, Renaud, un ami de longue date, apportera, de France une pièce de rechange pour le régulateur d'allure, (introuvable aux Antilles), et de l'outillage pour réaliser une réparation délicate sur la pompe à eau du moteur. En une journée de travail, ces deux matériels seront réparés et George sera prêt pour voguer vers de nouvelles aventures. Renaud et sa fille Alix les partageront pendant une semaine. Par la suite, Bénédicte, une collègue de travail, son mari Stéphane et sa fille Charlotte prendront leur place pendant deux semaine. Durant ces périodes, nous feront des mouillages dans les îles environnantes, nagerons, visiterons, ....
Guadeloupe, Marie Galante, les Saintes :
Ces îles font partie du département d'outre mer Français n° 97. C'est donc la France, avec son organisation, telle que nous la connaissons avec toutefois quelques petites différences :
- Il y a peu d'industries et les principales ressources sont, dans l'ordre, le tourisme, l'administration (le salaire des fonctionnaires) et l'agriculture.
- Le climat chaud et humide permet à de nombreuses variétés de plantes de pousser. Dans les forêts, on voit jusqu'à 3 ou 4 sortes de plantes parasites sur un même tronc d'arbres et on a souvent du mal de trouver quelles sont les feuilles qui appartiennent au véritable propriétaire du tronc. Hors forêt, les bananes et les cannes à sucre sont omniprésentes. Elles assurent la plus grosse partie du revenu agricole.
- Le rhum est bon et pas cher.
- Les paysages sont magnifiques et n'ont rien à voir avec ce que l'on connaît en Europe.
- Il y a des queues immenses et permanentes dans les postes. Les bureaux sont aussi nombreux qu'en France mais on a l'impression que tout le monde s'y donne rendez-vous pour faire la queue et discuter. C'est assez déprimant quand on a des colis à envoyer. Ce sont, en fait, les mandats postaux qui génèrent ces queues. Toutes les prestations sociales sont payées par ce moyen et comme presque tout le monde, aux Antilles, en touche, les queues sont interminables. Il y a plusieurs bureaux près de la marina de Pointe à Pitre mais, sur les conseils des commerçants, je vais maintenant à celui de Pliane (à 15 mn en bus + 10 à pied!) car il ne traite que le courrier et que les queues y sont donc plus raisonnables. C'est plus rapide que d'aller à la rue d'à coté !
- La cuisine locale est variée (il y a les mêmes aliments de base qu'en France, plus tous les légumes, fruits et poissons tropicaux), pleine d'imagination et délicieuse.
- Il y a des mouillages de rêve et des plages avec de l'eau chaude, claire et pleine de poissons multicolores. Les palmes, le masque et le tuba sont absolument nécessaires. On les utilise plusieurs fois par jour. Vivre sur un bateau dans un tel environnement est une joie permanente.
La Dominique :
Cette île, qui a longtemps fait l'objet de lutte entre Français et Anglais, a obtenue son indépendance en 1979. Traces de son dernier colonisateur : on y parle Anglais et on y roule à gauche. La monnaie est le dollar Caraïbe qui vaut environ 1/3 d'Euro. La principale ressource économique est l'agriculture. Le tourisme y est peu développé par manque d'infrastructure.
Visite des chutes Syndicate : Pour y aller, il y a 1/2 heure de voiture et 1/2 heure de marche à pied à travers la forêt tropicale. Cette partie qui ne paraissait pas forcément la plus attirante, s'est révélée être le véritable intérêt de la visite. Le chemin traverse, en fait, des plantations / jardins, et le guide, un papy d'une soixantaine d'année, se révèle avoir de très bonnes connaissances en botanique locale et l'envie de les faire partager. Il faut dire que le sujet n'est pas banal car tout pousse ici. Dans un mouchoir de poche, on peut trouver presque l'ensemble des plantes tropicales cultivées. De mémoire, et avec sans doute quelques oublis, il nous a montré, en indiquant les périodes de récolte et/ ou le temps de pousse :
- des fruits (Orange, mandarine, pamplemousse jaune et rose, citron jaune et vert, papaye, goyave, mangue, banane, carambole, ananas, avocats, châtaigne pays (absolument rien à voir avec des châtaignes),
- des légumes (patate douce, fruit de l'arbre à pain, igname, tarot, banane plantain),
- des plantes aromatiques (patchouli, lavande blanche (ne ressemble pas du tout à de la lavande mais a un peu la même odeur), thym, thé, café, groseilles pays (rien à voir avec les groseilles), cacao),
- des épices (cannelle, poivre marron, noix de muscade),
- de la canne à sucre (avec quelles autres plantes la classer ?)
On se serait cru au jardin d'Eden et les explications étaient très intéressantes Je n'ai pas tout retenu mais, au moins, je sais maintenant reconnaître un bananier plantain d'un bananier fruit (le bord des tiges des feuilles est légèrement rouge sur le plantain).
La chute d'eau était classique, si ce n'est qu'elle contenait du souffre et que les rochers étaient jaunes. C'était sans grand intérêt mais nous en sommes repartis avec les sacs à dos débordants de fruits.....
Nouveaux équipiers, nouveau départ : perspective de nouvelles joies
Mes équipiers sont partis en me laissant seul avec les souvenirs des bons moments passés ensemble ..... (c'est toujours difficile à vivre)
Yves et Dominique, mes nouveaux équipiers sont arrivés le 10/01/06. Ces deux jeunes retraités (très jeunes) vont m'accompagner jusqu'en Polynésie Française, avec, au programme le canal de Panama, les îles Galapagos, l'île de Paques, Pitcairn, ....
L'aventure continue donc. Elle permettra certainement de partager de nouveaux très bons moments.........
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Photos de l'étape 6
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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