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Pitcairn / L'archipel des Gambier départ : 22/04/2006 arrivée : 25/04/2006 3 j Photos de l'étape 11 : durée du séjour : 8 j
Navigation Pitcairn / Les Gambiers (285 miles réalisés en 69 heures) :
Le temps ne s'arrange pas. Le régulateur d'allure ayant un problème, nous passons une nuit à barrer sous une pluie battante, dans une mer agitée, sans voir autre chose que l'électronique de bord. Le sondeur, garanti totalement étanche par le fabriquant, profite de la douche pour se remplir d'eau et s'arrêter. Il faudra un démontage complet, un séchage et un nettoyage des connecteurs de l'écran pour le faire redémarrer (c'est mieux avant les atolls !). Le régulateur d'allure, renforcé avec une pièce de rechange de l'enrouleur de génois, reprendra aussi rapidement son service. Le vent reste fort : 50 Km/h en moyenne. Afin d'arriver de jour aux Gambiers, nous réduisons les voiles et passons la dernière nuit (à 4,5 Kt tout de même) sous grand voile seule au 4ème ris.
Aucun de nous n'a jamais fait d'arrivée en bateau dans un atoll. Le franchissement de la passe au bon moment (selon la marée et les courants induits) et le déplacement dans le lagon en respectant les alignements et les bouées, et en évitant les pâtés de corail, ne sont pour nous, que des connaissances théoriques que nous allons essayer de mettre en pratique. Nous préparons une arrivée par la passe sud ouest car elle peut se faire avec un alignement visuel facile. De plus, nous avons aussi les coordonnées GPS de celui-ci, permettant éventuellement une aide des instruments.
Le jour se lève comme prévu (heureusement !) mais la météo n'est pas au rendez vous. Il pleut par intermittence, le baromètre baisse, le vent a encore forci et les vagues ont maintenant des creux de 3 à 4 mètres. L'alignement visuel d'entrée du lagon est vu de loin mais il disparaît malheureusement très vite dans les grains. La passe étant réputée large et facile, nous la tentons au GPS. Avec un vent de travers de 70 Km/h, les vagues du lagon sont aussi grosses que celles de l'océan (nous ne voyons guère de différence entre le dehors et le dedans). Les embruns qu'elles soulèvent en heurtant le bateau nous submergent et diminuent énormément la visibilité. L'alignement visuel du trajet à suivre est invisible et nous sommes réduits à utiliser la fonction "écart de route" du GPS. Le sondeur, perturbé par les vagues ou le sable en suspension dans l'eau, dit n'importe quoi et, vu l'état de la mer, s'il y a des pâtés de corail, nous ne risquons pas de les voir avant d'arriver dessus...... Il y a loin entre les connaissances théoriques de ce qu'il faut faire pour entrer dans un lagon et la pratique !
Vu de la carte, le mouillage de l'île ne paraît pas du tout abrité pour un vent tel que celui que nous avons et nous ne savons pas bien s'il faut y aller ou pas. Nous entrons en contact VHF avec un habitant de l'île pour savoir s'il y a une autre option ou s'il faut partir en fuite, en haute mer, par la passe de l'ouest. Celui-ci nous rassure : le mouillage est parfaitement utilisable. Il est bien abrité des vagues par un banc de corail, les fonds sont d'excellentes tenues pour les ancres et son accès est bien balisé par des bouées. Il nous indique aussi un avis de tempête, avec des vents prévus à 130 Km/h, pour l'après midi.... Nous suivons donc les balises et nous dirigeons vers ce mouillage. Notre route est maintenant face au vent et il faut pousser le moteur pour pouvoir avancer un peu. Après tout un slalom balisé, entre des bancs de corail, nous finissons par arriver. Il y a là 7 ou 8 autres voiliers qui sont en train de se préparer à la tempête en installant des ancres supplémentaires. Nous faisons comme eux et mouillons, devant le village de Rikitea, avec deux ancres à l'avant, dans un fond de sables et boues de 18 m : une FOB avec 60 m de chaîne et une CQR avec 80 m de câblot. Point GPS (avec alarme en cas de déplacement si les ancres venaient à chasser) : 23° 06,95 S / 134° 58,07 W.
En attendant la fin de la tempête, nous sommes bloqué à bord car il est impossible d'utiliser l'annexe pour aller à terre (vent + vagues). Nous passons donc le temps à surveiller l'environnement(surtout la tenue des ancres) et à écouter tous les échanges, par VHF, entre les voiliers et l'île. Le mouillage est en fait un peu abrité du vent car nous ne mesurerons jamais plus de 70 Km/h (c'est tout de même assez angoissant quand on est poussé contre la cote).
A l'extérieur de l'atoll, c'est moins calme. Deux autres voiliers sont en approche par la passe ouest (la plus facile mais face au vent) mais n'arrivent pas à entrer. Après plusieurs tentatives, et sur les conseils radio des habitants, ils décident de se mettre en attente et de passer la nuit en faisant des allers retours à l'abri (assez relatif) de l'atoll. Nous suivons tout cela par VHF. Le lendemain matin, l'un a déchiré sa grand voile mais continue la même stratégie au moteur en attendant une accalmie éventuelle. L'autre, avec une seule personne à bord, est obligé d'abandonner et de partir en fuite dans la tempête. Un troisième voilier arrive à son tour. Son skipper, seule personne compétente à bord, a été inconscient pendant une demi journée suite à un choc sur la tête. Il est, de plus, en panne de gasoil et demande du secours. Les habitants de l'île se mobilisent pour monter une expédition de sauvetage.
Finalement, après diverses péripéties, l'expédition de sauvetage est fructueuse et le voilier et ses occupants sont amenés au mouillage sans casse. Le voilier, qui faisait des allers retours, n'ayant pas pu profiter des secours, demande la mise en oeuvre d'une nouvelle expédition. Celle-ci aura finalement lieu le lendemain matin. Après deux jours, la tempête s'apaise. Le voilier parti en fuite, revient par ses propres moyens sans autre problème qu'une éolienne cassée.
Pour notre part, nous pouvons enfin utiliser l'annexe pour aller à terre et pour rendre visite aux autres bateaux (nous en retrouvons certains que nous avions déjà vu à Panama ou à l'île de Pâques). Toutes les ancres des bateaux au mouillage ont tenu et il n'y a pas eu de casse là non plus.
Visite des Gambiers
L'atoll des Gambiers est magnifique. Il y a un lagon parsemé d'îlots et une île principale avec un relief important (441 m). Nous y ferons de belles randonnées. C'est un peu la mer à la montagne (ou la montagne à la mer).
Le lagon, peu profond, est parsemé de bancs de corail. Les maisons sur pilotis, que l'on y voit, sont des fermes à huîtres perlières. Il s'agit de l'activité principale de l'atoll. Malgré la concurrence internationale, elle se maintient encore un peu ici.
De nombreux bâtiments religieux (cathédrale, églises, chapelles, couvents, ....) témoignent de la présence de missionnaires Jésuites au 19 ème siècle. L'un de ceux-ci, poussé par un zèle dévot important, a converti le dernier roi de l'archipel et a épuisé la population locale à construire ces édifices manifestement disproportionné par rapport au besoin. Ce faisant, une bonne partie de cette population serait passée de vie à trépas....
L'archipel est principalement approvisionné par bateau. Il en vient assez régulièrement mais, entre deux livraisons, certains produits manquent dans les magasins. Ceci provoque la mise en place de cercle de pénuries : dès la livraison suivante, les habitants se précipitent dans les magasins et stockent les produits qui risquent de manquer. Ceux ci manquent donc une nouvelle fois et le problème a du mal à s'arranger.
Une petite déconvenue en arrivant. Les bouteilles de gaz, que nous pensions trouver ici identiques aux bouteilles de gaz de métropole, sont en fait plus grosses (elles contiennent 13 Kg de gaz au lieu de 12 et sont marquées "Gaz de Tahiti") et les commerçants refusent l'échange des consignes. De plus, personne ne fait, le remplissage des bouteilles étrangères. Comme nous avons déjà, avec nous, des consignes vides de France et du Chili, nous n'avons pas envie d'en acheter de nouvelles. En faisant le tour de voiliers au mouillage, nous trouvons les raccords nécessaires pour faire le transfert de gaz nous même et, avec des bouteilles de 13 Kg de gaz de Tahiti nous remplissons nos bouteilles métropolitaines de 12 Kg et nos petites bouteilles "camping gaz" de 2 et 3 Kg. Pour les bouteilles Chiliennes de 5 Kg, nous n'arrivons pas à trouver de raccord et devons les laisser vide pour l'instant.
Le lendemain de notre arrivée, l'école de danse Tahitienne de Rikitéa donne sa représentation annuelle. Nous y allons pour voir, et ne sommes pas déçus. Une bonne partie des filles (pour l'instant, l'école ne s'occupe que des filles), petites (à partir de 3 ans) ou grandes (au moins jusqu'à 60 ans) participent. Dans les tribunes, il y a tout le village et le spectacle est autant chez les spectateurs que sur la scène. La principale particularité de ces danses est le solo de "remuage de fesses". Chaque danseuse, à tour de rôle, agite son derrière très rapidement et c'est chaque fois le délire dans les tribunes.
Quelques garçons, pour leur part, font une démonstration de chants accompagnés de youkoulélé (je ne garanti pas l'orthographe) : sorte de petites mandolines polynésiennes. L'accompagnement va à peu près bien mais le chant est une catastrophe. Cela sonne tellement faux que les spectateurs hurlent de rire. De plus, les paroles (savez vous planter les choux, à la mode, à la mode, ...) sont complètement décalées par rapport à l'environnement local. Est-ce une grosse farce ou une réelle démonstration de l'école de youkoulélé ?. Nous ne le saurons jamais.
Les enfants de l'archipel sont scolarisés sur place jusqu'au CM 2. Après, il leur faut aller au collège sur l'atoll d'Hao à 900 Km de là... Vu la distance et les moyens de transport, ils ne peuvent revenir que pour des vacances d'au moins un mois. L'année scolaire est faite en conséquence, avec des vacances longues assez bien réparties, mais les enfants sont quand même absents de chez eux 9 mois par an, dés la 6ème.....
L'archipel des Gambiers est couvert d'arbres. Il y a, à l'évidence, des arbres locaux mais on voit aussi un important reboisement avec des épineux. Celui-ci a été fait par petites touches en mélangeant les essences et, vue de loin la forêt ressemble un peu à un jardin. Dans les arbres locaux, il y a beaucoup d'arbres fruitiers. On y trouve toutes les variétés tropicales mais la spécialité locale est le pamplemousse. Il pousse partout et donne, toute l'année, des fruits énormes (2 à 3 kg pièce !), juteux, sucrés et pas du tout acide. C'est un vrai régal. Nous en achetons quelques uns mais on nous en donne aussi beaucoup (les îliens en ont tellement qu'ils ne savent plus quoi en faire). Nous en ferons une véritable cure sur le bateau.
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Photos de l'étape 11
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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