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Les Marquises / Tuamotu / Iles de la Sociétés départ : 10/06/2006 Temps total de trajet : 8 j Photos de l'étape 13 : durée des séjours : 17 j
Navigation Nuku Hiva (Marquises) / Rangiroa (Tuamotu) (588 miles réalisés en 103 heures) :
Les îles nord de l'archipel des Tuamotu sont sur la route directe de Tahiti et nous voulons profiter des quelques jours qui nous restent pour visiter un dernier atoll. L'alizé souffle fort (entre 20 et 40 Kt) et nous avançons rapidement en direction des Tuamotu. Plusieurs atolls paraissent intéressants et nous ne savons pas bien lequel choisir. Afin de ne pas perdre de temps, nous choisissons de nous arrêter à celui, proche de la route, qui permettra une entrée de jour. Nous dépassons ainsi, de nuit, Ahe et Manilli et arrivons devant Rangiroa vers midi. Nous y entrons dés l'étale de marée vers 14 h et mouillons devant le village de Tiputa (14° 58,10 S / 147° 38,13 W) dans huit mètres d'eau turquoise et parfaitement transparente. Nous sommes dans le plus grand lagon de polynésie et dans l'un des dix meilleurs spots mondiaux de plongée.......
Au mouillage, nous sommes loin des diverses commodités et, le premier jour, nous louons des vélos pour aller visiter les terres et s'occuper des divers problèmes d'intendance (Gendarmerie, poste, banque, courses, internet, ...).
Vin des Tuamotu : En route, nous passons devant une cave !. Après avoir sélectionné et adapté des cépages au climat (quasi équatorial) et au sol (débris de corail), un viticulteur Français s'est installé là. Un premier hectare a été planté en 1999. 11 sont maintenant en exploitation avec deux récoltes par an !. Nous avons visité les caves (climatisées) et goûté le vin : il n'est pas mauvais. Voila un concurrent inattendu aux viticulteurs de métropole.
Comme tous les atolls, celui de Rangiroa est composé d'une bande de terre de quelques centaines de mètres de large qui entoure un lagon. La bande n'est, en fait, pas homogène. A certains endroits, elle est large est boisée, à d'autres, la mer est en contact avec le lagon (passes ou récifs affleurants). Le lagon de Rangiroa est le plus grand de Polynésie. Il mesure (environ) 70 km de long sur 30 km de large. Sur la bande de terre qui l'entoure, seuls 8 km de long sont habités. Le reste (qui est gigantesque) est à l'état naturel et n'est exploité que ponctuellement pour le ramassage des noix de coco. En trois heures de bateau, nous allons en pleine zone inhabitée pour visiter et profiter de la nature sauvage. Il fait beau, l'eau est chaude, le paysage est idyllique : succession de petites îles, cocotiers, sable blanc, corail, .... et personne à des kilomètres à la ronde. Si quelqu'un veut être seul et tranquille, les Tuamotu sont une destination de choix !. Nous nous promenons à pied du lagon à la mer, cueillons des noix de cocos, plongeons dans l'eau du lagon, admirons les très nombreux poissons ... et les requins (pointes noires, et citrons) qui tournent par là. Malgré l'abondance de poissons, nous ne chassons pas car nous connaissons mal les espèces qui peuvent provoquer la ciguatera.
Ciguatera : La Ciguatera est une intoxication alimentaire liée à la consommation de poissons (d'espèces normalement comestibles). Ce problème existe, ou peut exister, dans les massifs coralliens, de tous les océans du monde. Son mécanisme est le suivant : suite à la dégradation de l'écosystème corallien (réchauffement de l'eau, pollution, travaux côtiers, ....), une algue particulière (Gambierdiscus toxicus) se développe sur les coraux morts. Elle produit des toxines qui sont ingérées par les poissons herbivores, puis par les poissons carnivores, puis éventuellement par les hommes.
Ces toxines mettant une vingtaine d'années pour s'évacuer du corps humain, elles s'accumulent progressivement chez les mangeurs de poissons et provoquent progressivement des troubles digestifs et des troubles nerveux, avec symptômes cardiaques et respiratoires, dont les conséquences peuvent aller jusqu'à la mort, en fonction du taux de toxines atteint.
La présence de poissons porteurs de la toxine est très variable d'un atoll ou même d'une zone d'atoll à l'autre et les espèces ne sont pas atteintes de la façon identique. Pour notre part, comme nous ne connaissons pas suffisamment les poissons, nous préférons nous abstenir d'en consommer.
Navigation Rangiroa (Tuamotu) / Tahiti (île de société) : (208 miles réalisés en 51 heures) :
Navigation tranquille au portant jusqu'au port de Tahiti (17° 32,37 S / 149° 34,14W). En arrivant, nous constatons que nous connaissons la plupart des bateaux qui sont déjà là, et sur le quai nous rencontrons de nombreuses personnes vues lors d'autres escales. Le pacifique, c'est vraiment tout petit !. Le port est en plein centre ville. Après toute une période passée dans des lieux assez retirées, c'est un peu le choc. Il y a des magasins, des bars, des restaurants, des banques avec des distributeurs de billets, des embouteillages matin et soir, ...... C'est un retour à la civilisation.
Papeete c'est d'abord une escale technique : Les zones traversées depuis Panama ont été, certes, très jolies et intéressantes mais elles étaient aussi sous développées au niveau de l'entretien des voiliers et des possibilités d'achat de matériels spécifiques à la navigation. Tahiti, qui est le grand centre du Pacifique Sud, va nous permettre de faire les remises en état qui s'imposent après plusieurs mois de navigation. Pour cette raison, nous restons au port du centre ville de Papeete afin d'être proche des réparateurs et commerces. Ma carte bleue, qui avait tendance à somnoler depuis quelques temps, se réveille brutalement pour payer trois haubans neufs (nous avions encore les renforts de haubans ("de fortune") installés à Panama en février !), deux VHF (une fixe (l'ancienne avait grillé suite à la rupture du fil de l'antenne) et une portable étanche qui pourra être gardée sur le pont), des écoutes, des drisses, de la visserie inox, de l'outillage, une bouée fer à cheval (l'ancienne a été perdue), le nécessaire pour faire la vidange du moteur et de l'inverseur, un rotor de pompe à eau du moteur (pièce d'usure qui se change toutes les deux vidanges), la révision de la grand voile (rien de grave mais nécessaire après 6 mois de navigation depuis la dernière révision, à la Guadeloupe), des livres, des cartes marines pour la suite du trajet, ....... Le bateau sera ainsi paré pour la prochaine étape.
Papeete c'est aussi une escale touristique : Nous louons une voiture pour deux jours afin de faire le tour de l'île et visiter ce qui peut l'être. Tahiti est l'île la plus peuplée de la Polynésie Française. Elle représente même, à elle seule, 65 % de sa population totale !. Les habitations sont regroupées sur la cote. Le centre est montagneux et désert. Le réseau routier est en bon état mais est sous dimensionné au niveau de Papeete, où les embouteillages sont chroniques. Une route fait le tour complet de l'île principale (Tahiti nui) et les 2/3 du tour de la presqu'île qui lui est rattachée (Tahiti iti). Nous l'empruntons sur presque toute sa longueur et faisons ainsi un tour de plus d'une centaine de kilomètres. Nous en profitons pour faire une jolie marche sur les hauteurs de Papeete, visiter un jardin botanique, un musée (Tahiti et ses îles), une grotte, ... Le tout est assez joli mais nous sommes un peu blasé après toutes les beautés que nous avons vues sur les autres îles.
Papeete c'est également une escale pour changer d'équipier : Après presque six mois passés à bord, Diego doit rentrer en France. C'est toujours très triste de se quitter après avoir vécu de nombreuses aventures en commun. Ceci est heureusement compensé en partie par la joie d'accueillir à bord, pour deux mois, Bernard, un de mes cousin. Au hasard des divers vols à destination et en provenance de France, je ne resterai seul qu'environ 24 heures.
Fêtes du Heiva : Comme tous les ans, de mi juin à mi juillet, Papeete est en fête et de nombreuses manifestations se succèdent. Au port, nous sommes aux premières loges. Nous pouvons assister, entre autre, aux courses de pirogues dans la rade. Les meilleurs pagayeurs de Polynésie sont présents. Ils utilisent des pirogues à balancier qu'ils propulsent, en étant assis, avec une pagaie simple employée alternativement d'un coté et de l'autre. Il y a des courses de 1, 3, 6 et 16 (sorte de catamaran constitué de 2 pirogues de 8 places !) pagayeurs, avec des catégories hommes et dames. La population locale se passionne beaucoup pour ces courses et les succès de l'équipe de France de foot lors du mondial passent un peu au second plan.
Navigation de Tahiti à Tahaa : (136 miles réalisés en 32 heures) :
Nous choisissons de nous arrêter à Tahaa car cette île est sur la route de Bora Bora et qu'on nous a indiqué qu'il y a un beau jardin de corail à voir. Le vent, très correct au début, nous abandonne progressivement et la fin du parcours est un peu pénible. Nous mouillons dans le lagon de Tahaa (16° 39,54 S / 151° 31,61 W), à proximité d'une toute petite passe (non navigable), par où passent beaucoup de poissons et dans laquelle il est possible de nager. La faune et la flore sous marine sont magnifiques et nous en profitons bien, malgré une météo peu favorable.
Navigation de Tahaa à Bora Bora : (27 miles réalisés en 8 heures) :
Le vent n'est pas au rendez vous. Nous n'en trouvons qu'un peu sous les grains (qui sont nombreux). Durant le trajet, nous nous faisons doubler par, au moins, une dizaine de voiliers qui, moins puristes que nous, avancent au moteur. Bora Bora est un lieu à la mode et beaucoup de bateaux s'y arrêtent.
Bora Bora : Nous mouillons par 28 m de fond à proximité de la principale agglomération (16° 30,01 S / 151° 45,24 W). Le cadre : une montagne de 700 m, couverte de végétation tropicale et entourée d'un grand lagon avec quelques îlots. C'est objectivement magnifique mais nous sommes tout de même un peu déçus. Malgré la réputation du lieu, nous ne retrouvons pas les beautés sous marines que nous avons vues à Tahaa. De plus, il y a trop de monde. Les hôtels, 4 étoiles, à paillotes sur pilotis, se succèdent tout le long des cotes, les voiliers s'accumulent sur les lieux de mouillage (pourtant nombreux) et le réseau routier n'arrive pas à absorber les trop nombreux véhicules. Bora Bora a sans doute été une destination de référence, il y a quelques dizaines d'années, mais, maintenant, on peut facilement trouver mieux ailleurs. Si on a le choix, il vaut mieux aller aux Marquises, aux Tuamotu, aux Gambiers ou à d'autres îles de la société moins connues (comme Tahaa). C'est plus tranquille et il y a autant (ou plus) de choses à voir.
Danger au mouillage : Nous n'avons pas de chance avec la météo. Les grains se succèdent et il pleut plusieurs fois par jours. Ceci ne nous empêche toutefois pas d'aller faire un mouillage (dans 4 m d'eau, fond de sable, à proximité du récif) au sud du lagon, pour nous baigner et observer la faune sous marine. Lors du passage d'un grain, alors que nous sommes dans l'eau, nous observons que l'ancre du bateau est en train de chasser sous les rafales de vent. Nous remontons sur le bateau, relevons le mouillage devenu inutile et, avant d'avoir pu le repositionner, nous nous retrouvons au moteur, en plein grain, sans visibilité aucune (on ne voit pas à 5 m à cause de la pluie et des embruns qu'elle soulève en tombant sur l'eau du lagon), à proximité immédiate de pâtés de corail. Le vent, qui souffle à environ 60 Km/h, nous fait dériver et il est impossible d'attendre sans rien faire (il y a un récif juste derrière nous). L'instrumentation reste heureusement opérationnelle et, en nous basant sur le seul compas, nous quittons, plein nord (car je me rappelle être arrivé sur ce lieu de mouillage en naviguant au cap 180°), sans rien voir, la zone dangereuse...... Cela fait drôle d'avancer en aveugle total, alors qu'il y a du corail à proximité !
Choix de la date de départ : Hors des grains, il n'y a pas de vent et cela n'est guère favorable pour partir pour l'étape suivante. Il faut pourtant le faire rapidement si nous voulons être à Wallis, à 1500 miles de là (presque 3000 km), le 1/08, pour l'arrivée de Brigitte, notre nouvelle équipière. Les prévisions météo ne valent rien dans cette zone et nous ne pouvons pas compter sur elles pour prendre une décision. Nous patientons une journée sans que la situation ne s'améliore, et décidons finalement de partir quand même malgré l'absence de vent.
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Photos de l'étape 13
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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