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Des Samoa Américaines à Wallis et Futuna départ : 25/07/2006 arrivée : 29/07/2006 4 j Photos de l'étape 16 : durée des séjours : 10 j
Navigation de Pago Pago à Wallis : (369 miles réalisés en 79 heures) :
Nous quittons Pago Pago juste après le passage d'un front. Il pleut encore mais il y a du vent et le bateau avance bien. Le front parti, la pluie est toujours bien présente mais le vent devient de plus en plus faible. Nous finissons au moteur pour arriver à Wallis assez tôt pour réceptionner Brigitte qui arrive le le 1 er août à 5 h du matin. Nous mouillons de nuit devant la ville Mata Utu (13° 17,15 S / 176° 10,01 W) par 8 m d'eau, sur un fond de corail.
Problème de date : Après nous être bien dépêché pour arriver à Wallis, nous faisons le point sur la date actuelle (Bernard n'a, en effet, pas la même que moi). Le livre de bord indique le 30/07 mais il y a le problème de la ligne de changement de date. L'avons nous franchie ou pas ?. Si oui, nous sommes le 31 au soir, Brigitte arrive dans quelques heures et il est trop tard pour lui indiquer, par téléphone, l'endroit exact où nous sommes. Si non, nous avons un jour pour le faire (lors de son escale à Nouméa). Nous en sommes là quand l'examen du livre de bord montre une erreur. Nous sommes, en fait, le 29 (où le 30) et avons peut être deux jours d'avance ! Nous écoutons la radio locale pour essayer sortir de cette incertitude (Nous sommes encore à bord, il fait nuit noire et il ne paraît pas raisonnable de gonfler l'annexe pour aller à terre maintenant). Après un bon moment d'écoute, nous avons enfin la réponse. Nous sommes le 30 et avons donc franchi la ligne de changement de date. Brigitte n'arrive que dans un jour et demi et nous avons donc le temps de lui indiquer où elle peut nous retrouver.
Wallis et Futuna :
Wallis est un atoll avec, au milieu, une île principale basse (altitude maxi 110 m) ovale (grand diamètre de 30 Km), et quelques îlots dans le lagon et sur la barrière de corail. Associé à Futuna et Alofi (deux îles hautes (700 m d'altitude) sans lagon, situées à 200 Km au sud ouest), ils forment un territoire Français d'outre mer. Trois rois règnent sur ces territoires (un à Wallis et deux à Futuna). Ils ont des pouvoirs coutumiers et fonciers. Principale particularité : la fonction n'est pas héréditaire. Les rois sont élus par les chefs de clans locaux et sont révocables s'ils ne donnent pas satisfaction. Un conflit couve d'ailleurs à ce sujet à Wallis. Le roi a plus de 80 ans et le pouvoir réel est tenu par sa fille. Les chefs de clans ont voulu nommer un successeur mais les partisans de la famille royale actuelle ont résistés. Il y a eu quelques morts, les chefs de clans ont reculés pour l'instant, mais le problème n'est pas réglé.
La métropole soutient financièrement ces territoires car il n'y a pas de tourisme (nous sommes le 14 ème voilier à nous y arrêter cette année et c'est la fin de la saison), pas d'industrie et une pêche et une agriculture limitées à la subsistance locale. Les habitants vivent dans de bonne conditions car le climat est agréable, la pêche et l'agriculture faciles, il n'y a pas d'impôts (!) et l'enseignement et les soins (médicaux et dentaires) sont gratuits pour tous.
Problème de téléphone : Le lendemain matin de notre arrivée, nous allons à terre pour faire les formalités et téléphoner à Brigitte. La cabine, devant le bâtiment des postes et télécommunications ne fonctionne pas. Nous entrons à l'intérieur pour téléphoner. Il y a là deux autres cabines mais elles ne fonctionnent pas non plus. L'employée nous apprend que la seule cabine de l'île qui fonctionne est à l'aéroport, que celui-ci est à 15 Km et qu'il n'existe ni bus ni taxis pour y aller .....
Si tous les gars du monde ... (Merci à Sarah, Pascal, Michel, Hervé, ......) : Durant notre séjour à Wallis, nous serons surpris en permanence par l'écoute, la disponibilité et la gentillesse des gens. Quelques exemples (non limitatifs) :
Nous faisons les formalités d'accès à l'île à la gendarmerie. Il faut ensuite aller à la douane qui se trouve à 2 Km de là et ne semble pas facile à trouver. Devant notre air dépité, un gendarme compatissant nous y emmène en voiture ..... (il en profite pour griller un stop mais cela semble habituel sur cette île où on ne sait pas bien si le permis de conduire est obligatoire ou non).
Après la douane, comme il est midi, nous allons dans une épicerie pour y acheter à manger. Nous y rencontrons une enseignante à qui nous expliquons notre problème de téléphone. Elle nous invite chez elle pour téléphoner et nous pouvons ainsi joindre Brigitte ......
Le régulateur d'allure du bateau a une fissure qui se propage et qu'il faut traiter. Nous demandons à l'enseignante si elle sait où on peut trouver un soudeur pour le faire. Elle nous indique que c'est sans doute possible au lycée. Comme elle doit justement y aller, elle nous y emmène (c'est à 4ou 5 Km du port) et nous présente au chef de travaux. Celui-ci fait de la voile et comprend bien notre problème. Il passera au port prendre la pièce ..... et la fera réparer (gratuitement) par les élèves........
Plus tard, il est convenu que je joigne le chef de travaux avec la VHF du bateau pour savoir où en est la réparation, et comment nous pourrons récupérer la pièce. Le signal ne passe malheureusement pas et je n'ai aucun autre moyen de le joindre (toujours pas de téléphone ni de moyen de transport). Un habitant de l'île, qui fait une veille radio presque permanente, m'entend et me propose de m'aider. Il appelle le lycée avec son téléphone personnel et me fait le relais par VHF ......
Vu la difficulté de se déplacer sur l'île, nous essayons de louer une voiture. Le loueur, chez qui nous allons, n'en a plus. Il nous indique qu'en cette période de l'année, il y en a peu de disponible (les 2 ou 3 existantes sont louées aux personnes qui viennent visiter les enseignants expatriés ici). Il faut appeler les autres loueurs par téléphone où aller directement les voir. Comme nous n'avons ni téléphone, ni moyens de transport (comme toujours), il appelle lui même ses concurrents et, quand il a enfin une réponse positive, il nous emmène chez ce loueur avec sa voiture ........
Quand Brigitte arrive à l'aéroport (où il n'y a ni bus, ni taxi) elle n'a aucun mal à trouver quelqu'un qui l'emmène a Mata Utu (le stop marche très bien sur l'île), cherche notre voilier et la dépose juste devant ......
C'est vraiment agréable de sentir, chez les gens, cette disponibilité et cette gentillesse. Il faudrait pouvoir retrouver ces valeurs en métropole.
Visite de Wallis :
Notre voiture de location est une épave ambulante mais elle nous permet tout de même (si nous n'allons pas trop vite) de parcourir les routes de l'île. Dans les zones habitées, la végétation est bien entretenue avec de nombreuses haies multicolores (vertes, jaunes, rouge) (Crotons + ??) qui donnent l'impression d'être dans un grand jardin. Chaque petit village possède une énorme église, et il y a, en plus, des chapelles, des couvents, .... Hors des zones habitées, la forêt tropicale règne en maître, et sur les routes non goudronnées (environ la moitié du réseau routier), on se croirait un peu en Afrique.
Particularité géographique : l'île possède, en son centre, plusieurs lacs circulaires dont la surface est au niveau de la mer. Il sont entourés de hautes falaises (40 à 50 m) les rendant totalement inaccessibles. On croirait que le socle de l'île a été percé avec un emporte pièce géant.
Nous profitons aussi du voilier pour nous déplacer. D'abord pour aller, au sud de l'île, à un mouillage moins remuant (l'ancre relevée du mouillage de Mata Utu sera, en effet, trouvée tordue (!!) suite aux chocs répétitifs donnés par le bateau, à cause de la houle. Elle fera, elle aussi, un petit séjour au lycée pour être redressée par les élèves) puis pour visiter deux îlots : Cocotiers, sable blanc, jolis fonds de corail, nombreux poissons multicolores et personne à part nous ......
Navigation de Wallis à Futuna : (133 miles réalisés en 28 heures) :
L'alizé souffle tranquillement mais la mer est agitée et il pleut de temps en temps. Les îles de Futuna et Alofi apparaissent très tard entre les nuages bas. Nous mouillons dans la baie de Léava qui est le seul "port" des deux îles (14° 17,67 S / 178° 09,61 W).
Futuna :
L'escale à Futuna n'était pas prévue, mais l'île est sur la route directe des Fidji, et tout le monde, à Wallis, nous a vanté son charme et son authenticité (car il y a très peu de contact avec l'extérieur. L'île n'est desservie, que par un petit bimoteur, depuis Wallis). Une infirmière rencontrée, quelques jours plus tôt, à Wallis, nous accueille chez elle et nous indique ce qu'il est possible de visiter. En dehors de Léava, cela se résume à faire le tour de l'île. A pied, c'est un peu long (36 Km) mais, comme le stop marche très bien, nous décidons de le faire le lendemain sans louer de voiture. Dès notre descente à terre, nous trouvons sans chercher une voiture qui fait faire le tour complet de l'île avec des arrêts commentés aux endroits intéressants. C'est effectivement très joli et très authentique.
Le début de la gloire : Preuve de l'absence de tourisme sur l'île, nous sommes abordés par des reporters de RFO Futuna qui nous demandent qui nous sommes, ce que nous faisons là et ce que nous pensons de Futuna. Intéressés par notre tour du monde, ils font un reportage sur nous et celui-ci passe le soir même au journal télévisé (!!). Nous allons, bien sûr, à RFO (c'est à 200 m du bateau), à 19 h, pour nous admirer, en direct, sur le petit écran.....
Un départ catastrophes : Avant de partir, le lendemain matin, nous prévoyons de faire quelques dernières courses, de revoir les reporters de RFO pour récupérer une copie du reportage et de compléter le plein de gasoil du bateau. Nous sommes malheureusement réveillés à 6 h 45 par un gros coup de vent de Sud Est. Les vagues, générées par celui-ci, entrent dans la baie et le mouillage devient très inconfortable. Les sollicitations sur le gouvernail du bateau (le vent nous maintient en travers des vagues) cassent le système d'entraînement de la barre à roue. Nous montons la barre franche de secours (commande directe sur l'axe du gouvernail) et démontons tout le système, sous la pluie. Le problème est, en fait, moins grave que nous ne le pensions. Rien n'est cassé. C'est juste la chaîne d'entrainement qui a sauté de son pignon (les câbles n'étaient sans doute pas assez tendus). Nous remettons les choses en ordre et décidons de quitter la baie sans plus tarder car les vagues qui entrent sont de plus en plus grosses et que le mouillage commence à devenir dangereux. Lors de la remontée de l'ancre, les vagues nous poussent de travers et la chaîne sort de sa poulie pour aller se coincer contre un élément du balcon avant. L'ancre ayant quitté le fond, le bateau recule vers le rivage .... Seule solution : partir comme cela et aller arranger le problème en mer.
En mer, ce n'est pas calme du tout : le vent souffle à plus de 25 Kt et les vagues font plusieurs mètres de haut. Impossible, dans ces conditions, de remonter l'ancre à la main, pour remettre la chaîne dans son logement, depuis le balcon avant. Nous partons en fuite, le long de l'île, pour aller nous mettre à l'abri derrière elle, et faisons ainsi plusieurs miles avec l'ancre et 7 ou 8 mètre de chaîne pendant sous le bateau ..... Une fois au calme derrière l'île, nous arrangeons le problème et pouvons enfin mettre le cap sur les îles Fidji dans des conditions acceptables (avec toutefois un vent de 25 Kt et des vagues de 2 mètres de haut).
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Photos de l'étape 16
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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