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Navigation de Futuna aux îles Fidji : (373 miles réalisés en 77 heures) :
Le cap à suivre pour rallier les waypoints, entrés la veille dans le GPS, lors de la préparation de l'étape, me parait un peu trop sud par rapport à la carte. Quelques heures plus tard, lorsque je veux supprimer un waypoint intermédiaire, cela devient délirant. Le GPS me demande d'aller au Sud Est alors qu'il faut, à vue de nez, aller au Sud Ouest. Les coordonnées des Waypoints, vérifiées plusieurs fois, sont pourtant bonnes et il me faut un bon moment pour comprendre qu'après 10 mois de navigation passés à l'Ouest du méridien de Greenwich, je viens d'arriver à son Est par l'autre coté de la planète. La notation des coordonnées GPS passe donc de W (Ouest) à E (Est) et les chiffres recommencent à décroîtrent (en naviguant vers l'Ouest après le 177° W, on trouve le 178° W puis le 179° W puis le 180° puis le 179° E puis le 178° E). J'avais rentré les bonnes coordonnées numériques des Waypoints mais j'avais fais une erreur dans la lettre ....
Un raccourci intéressant : Le vent, fort au début, nous abandonne progressivement et nous nous retrouvons presque à l'arrêt à l'extrémité Nord Ouest de l'immense lagon de l'île de Viti Levu (de ce coté, la barrière de corail est à plus de 100 Km de l'île principale. Je n'avais pas prévu cela dans mon itinéraire, mais, plutôt que de passer une nuit en mer à se faire ballotter, sans vent, près de la barrière, il est préférable de rentrer dans le lagon (cela ne semble pas difficile) et d'aller mouiller près d'une petite île (il y en a plein). De plus, il semble possible de continuer, par le lagon, notre route jusqu'à Lautoka. Il faudra juste surveiller l'absence de pâtés de corail devant l'étrave mais cela nous fera un raccourci d'environ 30 Miles.
Iles Fidji :
Au moteur, nous entrons dans le lagon et mouillons, par 8 mètres d'eau, fond de sable, bien à l'abri entre deux petites îles désertes et paradisiaques du groupe des Mamanutha (17° 27,57 S / 177° 02,72 E). Nous allons prendre notre repas sur la plage (cuisiné au feu de bois et agrémenté d'un apéritif trouvé sur place : Lait de coco) et nous baigner. Nous n'avons normalement pas le droit de descendre du bateau, puisque nous n'avons pas encore fait les papiers pour entrer sur le territoire de Fidji, mais il n'y a personne ici pour nous contrôler....). Le lendemain, nous prenons nos palmes, masques et tubas et nageons entre le bateau et la plage. Par 3 mètres de fond, il y a des coraux magnifiques (les plus beaux rencontrés jusqu'à présent). Nous passons pas mal de temps à les admirer et à les photographier. Nous faisons aussi le tour d'une des îles à pied. Elles ne sont pas vraiment inhabitées car nous voyons des chèvres sauvages et de grosses chauves souris diurnes. Nous passons encore une nuit à ce mouillage puis continuons sur Lautoka au travers du lagon. Il n'y a pas un souffle de vent et nous devons faire tout le trajet (26 miles) au moteur.
Lautoka : Nous mouillons dans le port de Lautoka (17° 36,00 S / 177° 26,48 E) par 12 mètres d'eau, fond de vase. Comme il est plus de 17 heures, les agents des douanes et de l'immigration sont rentrés chez eux. Si nous voulons faire les papiers d'accès au territoire des Fidji, il faudrait payer pour les faire revenir et faire des heures supplémentaires. On nous dit qu'il est toutefois possible de rester sur le bateau et de faire les papiers demain matin. Nous prétendons choisir cette solution, mais nous allons, en réalité, en ville (en toute illégalité, une fois de plus) pour y manger et commencer la visite du pays. Nous sommes déjà le 15/08 au soir, et Brigitte et Bernard doivent prendre un avion le 30 à Nouméa. Comme il veulent aussi pouvoir visiter un peu la Nouvelle Calédonie et qu'il reste encore 700 miles à faire en voilier pour aller jusque là, nous ne pouvons pas rester bien longtemps ici. Nous devons être repartis le 18 et n'avons donc que deux jours pour visiter Lautoka et ses environs.
Lautoka est appelée "The sugar city"car elle est entourée de plantations de cannes à sucre. Celles-ci sont desservies par un petit train permettant d'amener leurs productions, en ville, à une grosse usine de traitement. Nous essayons de la visiter (c'est normalement possible) mais ce n'est pas le bon moment car des travaux sont en cours suite à une panne importante.
La population locale est, pour plus de la moitié, d'origine Indienne ou Chinoise. Ces personnes ont été amenées ici, au siècle dernier pour cultiver la canne à sucre. La plupart continuent de parler entre elles dans leurs langues asiatiques ancestrale. Le reste de la population est originaire de l'île et est de type Mélanésien. A trois, en ville, avec notre type Européen, nous ne passons pas inaperçus.
Avec la circulation à gauche, la reine d'Angleterre sur les billets de banque (le dollar Fidjien) et les vieux bus Leyland, l'ambiance est très différente de tout ce que nous avons vu jusque là. On se croirait plus en Inde que sur une île du Pacifique sud.
Nadi : Nous prenons le bus pour aller visiter Nadi, où se trouve l'aéroport international. Sur le trajet, il pleut. Le bus, comme tous les autres bus, n'a pas de vitres mais une grande bâche roulée en haut des fenêtres qui fait la longueur du bus et peut se descendre si les passagers défont toutes les attaches. Comme ce n'est pas complètement le cas, la bâche reste partiellement levée et je reçoit pas mal de gouttes ... Nadi n'a rien d'extraordinaire. C'est Lautoka en plus touristique. Je tombe toutefois en arrêt devant une vitrine. Une machine à coudre Chinoise (copie de Singer), à entraînement manuel, est à vendre pour l'équivalent de 70 Euros. Depuis le départ de France, je souffre de ne pas en avoir. J'achète immédiatement celle là. Ce n'est pas très pratique pour la ramener jusqu'au bateau, mais elle y sera bien utile. Dès le soir, Brigitte et moi l'utilisons déjà.
Dans un Cyber café, nous prenons la météo. Il y a un bulletin d'alerte pour les eaux Fidjienne avec des vents de 35 Kt et des vagues entre 2,5 et 4 mètres. Nous devions partir demain, mais avec ces conditions, nous différons notre départ d'un jour.
Non respect des lois :
Le lendemain après midi, nous faisons les papiers pour partir (on ne peut plus les faire après 17 heures, et demain c'est le week-end). L'officier de l'immigration nous rappelle que, ceci étant fait, nous n'avons plus le droit de quitter le port. Nous retournons quand même en ville car nous voulons y passer la dernière soirée. Dans une rue, une voiture nous interpelle.... c'est l'officier de l'immigration, qui rentre chez lui et nous a reconnu (c'est facile parmi la population locale). Je lui dit qu'il faut absolument que nous allions à un cyber café pour prendre la dernière météo, qui n'est pas disponible sur le port. Il grogne un peu mais accepte à condition que nous retournions au bateau immédiatement après. Nous allons effectivement prendre la météo. Elle n'est pas fameuse. Les conditions ne s'améliorent que lentement et le bulletin d'alerte est maintenu pour le lendemain. Nous ne pouvons toutefois pas attendre davantage pour partir. Il nous faudra, de toutes façons, encore une demi journée pour traverser le lagon et nous verrons bien ce qu'il en sera réellement avant de sortir. Nous flânons puis mangeons en ville et retournons au port. Au niveau du poste de garde, une voiture nous interpelle. C'est, cette fois, l'officier des douanes (que fait il là à cette heure ?) qui ne comprend pas que nous n'ayons pas levé l'ancre alors que les papiers de départs ont été signés dans l'après midi. Je lui parle du bulletin d'alerte météo et lui assure que nous partirons dès le lendemain matin. Il grogne aussi pas mal, mais nous laisse finalement passer. Malgré nos non-respects répétés des lois Fidjiennes, nous ne finirons pas dans une prison de ces îles.
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Photos de l'étape 17
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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