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Des îles Fidji à la Nouvelle Calédonie départ : 19/08/2006 arrivée : 26/08/2006 8 j Photos de l'étape 18 : durée du séjour : 23 j
Navigation des îles Fidji à la Nouvelle Calédonie : ( 724 miles réalisés en 175 heures) :
Malgré les 35 Kt de vent annoncés par le bulletin d'alerte, il n'y a pas un souffle d'air sur Lautoka ce matin. Nous sommes derrière l'île mais il ne semble pas non plus que les nuages, sur les sommets au loin, bougent beaucoup. Nous partons au moteur. Après une demi heure de trajet, il y a déjà 18 Kt de vent (nous avons dû sortir de la protection des sommets proches) et nous passons à la voile. Le vent diminue ensuite progressivement et lorsque nous arrivons à la passe de sortie du lagon, vers midi, il n'y a plus de vent et nous devons remettre le moteur. La mer ne semble pas spécialement agitée et nous décidons de continuer. Quelques miles plus loin, nous retrouvons du vent de Sud Est. Il forcit, au fur et à mesure que nous avançons, jusqu'à devenir conforme aux prévisions météo (35 Kt dans les rafales). La mer est également conforme (vagues jusqu'à 2,5 mètres). Nous avons toutefois déjà connu pire et avec 4 ris dans la grand voile, le bateau avance bien même si nous sommes un peu secoués (nous prenons les vagues par le travers) Après une nuit à ce régime, le vent faibli. Nous nous traînons ensuite pendant tout le reste du parcours avec des vents toujours faibles et de direction variable (du Sud Ouest à l'Est). Où sont les alizés cette année ?
Après une journée dans le lagon entourant la Nouvelle Calédonie, nous arrivons à Nouméa et nous nous amarrons à un ponton (pour une fois) à port Moselle (22° 16,63 S / 166° 26,42 E).
Nouméa :
Pour faire les formalités d'accès, ce sont, ici, les autorités qui se déplacent et viennent sur le bateau. Pour éviter l'introduction de maladie ou de parasite sur le territoire, la loi est sévère. L'agent des services de santé veut nous prendre tous nos fruits et légumes, nos oeufs et le reste du pot de miel (celui des abeilles de Brigitte !). En fait, il veut bien nous laisser ce qui est cuit ou préparé pour la cuisine, et nous devons, devant lui, faire cuire les oeufs, éplucher les pommes de terre et couper le choux en lamelles .... Cela prend du temps mais la loi est la loi, et on ne peut pas y échapper. Il part en emportant le reste du choux, le miel (nous aurions dû faire du pain d'épice mais nous n'y avons pas pensé sur le moment) et les épluchures des pommes de terre. Cela parait sérieux mais il oublie de prendre aussi nos poubelles alors qu'elles contiennent des épluchures de légumes, des fruits pourris, ......
Nous profitons des trois jours qui restent, avant le retour en France de Brigitte et Bernard, pour visiter Nouméa. Le site est superbe. C'est une presqu'île à la côte très découpée avec de nombreuses baies et des collines dominant le lagon. Nous apprendrons, par la suite, qu'il n'est pas naturel. A l'origine, ce site avait été choisi, par des marins, pour ses possibilités de mouillages, mais il y avait de nombreux marécages et des collines très en pente, peu propices à la création d'une ville. Au 18 ème siècle, il avait d'ailleurs été envisagé de déplacer les habitants plus au nord. En fait, pour des raisons diverses (combattre l'insalubrité du site, occuper les bagnards lorsqu'il y avait un bagne, occuper les ouvrier des mines de nickel durant les périodes de crise concernant ce métal, ....) des travaux énormes ont eu lieu afin de combler les marécages, araser des collines, et relier des îlots au continent. Ce sont plus de 900 hectares qui ont été gagnés sur la mer (dont le centre ville), ce qui représente 1/5 de la surface de l'agglomération ! Nouméa est maintenant une ville très agréable où il y a, de plus, de nombreux commerces bien approvisionnés. Après plus de 6 mois dans le Pacifique, où on se trouve en état de pénurie permanente, c'est un vrai régal de faire des courses ici. Je trouve enfin des ampoules à LED pour mes feux de tête de mât (elles consomment 10 fois moins que des ampoules classiques et on hésite donc pas à les allumer la nuit), des pales pour mon éolienne (perdues dans l'Atlantique et sans possibilité de les remplacer jusque là), une courroie de rechange pour mon pilote automatique, des guides de navigation pour l'Australie et la mer Rouge, des aiguilles de grosse taille pour ma machine à coudre..... et plein d'autres choses qui me manquaient depuis longtemps.
Travaux sur le bateau : Après un demi tour du monde (soit 18500 miles sur le trajet choisi), l'antifouling du bateau (peinture mise sur la coque pour empêcher les coquillages et les algues d'y pousser) est bien érodé (on voit de plus en plus la sous couche grise au travers de ce qui reste d'antifouling rouge) et des algues commencent à pousser. Il va falloir sortir le bateau de l'eau pour le remplacer. Cela pourrait attendre encore un peu mais l'Australie, pour protéger sa faune et sa flore, applique des lois encore plus stricte que la Nouvelle Calédonie. Les coques des bateaux qui arrivent sont systématiquement examinées par caméra sous marine, et les bateaux qui transportent des coquillages ou des algues sont refoulés où sortis de l'eau d'office pour être nettoyés (aux frais des propriétaires). Pour éviter les problèmes, et comme j'ai un peu de temps devant moi avant l'arrivée de mon équipier de métropole, je préfère prendre les devants et faire le nettoyage moi même. Je fais donc mettre George au sec sur un chantier, et effectue les travaux suivants :
- Passage de la coque au Karcher puis à la brosse métallique (montée sur une disqueuse) pour enlever le reste des anciennes couches d'antifouling et d'apprêt, et les coquillages et les algues qui ont poussé dessus.
- Passage d'une couche d'apprêt gris puis de trois couches d'antifouling bleu (cela changera du rouge et sera plus assortis avec le reste du bateau).
- Changement des anodes (quand deux métaux sont en contact avec un électrolyte (l'eau de mer en est un), il se produit un phénomène d'électrocorrosion. Pour éviter des problèmes sur la coque en métal, on créé volontairement un tel phénomène, mais dans le sens qui nous intéresse. En mettant du zinc (de potentiel - 1,13 V) en contact avec l'acier (de potentiel - 0,61 V), on créé une pile de 0,52 V, qui va consommer progressivement le zinc mais qui, surtout, va bloquer toutes les petites piles, de sens opposés, qui voudraient consommer la coque. Le zinc est apporté sous forme de blocs d'un kilogramme environ, appelés anodes, vissés sur la coque (George en a 9 (+ 3 petites sur le circuit de réfrigération du moteur)). Il faut les changer régulièrement si on veut qu'elles restent efficaces).
- Démontage de l'éolienne pour adaptation de pales d'une autre marque (il a fallu, de plus, faire réaliser une bague en bronze pour amener le diamètre de l'arbre à celui du nouveau moyeu).
- Retouches de peinture sur l'ensemble du bateau (l'acier non protégé, cela rouille).
- Montage d'une antenne active pour la radio BLU (pour pouvoir capter des radios en mer, pour les bulletins météo, et recevoir aussi directement des fax météo).
- Réparation / modification du davier avant, afin d'empêcher la chaîne de l'ancre de quitter sa poulie (le soudeur du chantier ne veut pas se déplacer pour ne faire que deux petites soudures mais il me prête gracieusement un poste à souder et des électrodes. Je peux ainsi travailler tranquillement et construire une pièce en forme avec un profilé plat en acier).
- Retournement de la chaîne (après plus de trois mois cumulés passés au mouillage (donc avec la chaîne trempant dans l'eau salée), les 30 premiers mètres de la chaîne sont plus usés que les 30 derniers (qui sont moins souvent mis dans l'eau). Elle a donc été retournée pour répartir l'usure). Marquage de la chaîne (les marques à la peinture, tous les 10 mètres, qui s'étaient progressivement effacées ont été refaites et complétées par des colliers rilsan de couleur).
Visite de la Nouvelle Calédonie :
Jusque là, sur tout le reste du parcours, les étapes ne concernaient que des îles (sauf Panama). En faire la visite en quelques jours n'a pas toujours paru très satisfaisant mais le plus important a généralement pu être vu, et nos principaux regrets ne concernaient que les îles où nous ne nous étions pas arrêtés. Face à un "presque continent" comme la Nouvelle Caledonie, le problème est différent. Les possibilités sont immenses. Comment en faire le tour en quelques jours, voire en quelques semaines ? Après une vingtaine de jours passés là (dont, malheureusement, une bonne partie utilisée à faire de l'entretien sur le bateau), les regrets sont à la taille de l'île. Il y a tant à voir, à faire, on nous a parlé de tant de choses, on a vu tant de photos alléchantes, .... et rien, ou presque, n'a pu être seulement approché. L'étape est à recommencer complètement. Il faudra revenir, une autre fois, avec beaucoup plus de temps..... Promis
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Photos de l'étape 18
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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