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De la Nouvelle Calédonie à l'Australie
(de Cairns au détroit de Torres) départ de Nouméa : 18/09/2006 arrivée à Torres : 10/10/2006 14 j Photos de l'étape 19 : durée du séjour : 10 j
Navigation de la Nouvelle Calédonie à L'Australie (Cairns) : ( 1279 miles réalisés en 243 heures) :
Pour une fois, l'alizé est présent et nous naviguons en permanence vent arrière avec les voiles en ciseaux. A l'exception d'une demi journée de calme plat, il souffle toujours entre 20 et 30 Kt (avec des pointes à 35). Cela produit de jolies vagues et nous sommes copieusement ballottés durant tout le trajet.
Le récepteur radio BLU, avec la nouvelle antenne achetée à Nouméa, nous permet de recevoir, au large, depuis le bateau, la météo Australienne. C'est assez rassurant car avec ce vent fort et le baromètre qui descend, un jour, jusqu'à 1001 mbar, nous aurions eu des raisons d'être inquiets.
Le régulateur d'allure, qui travaille énormément dans ce type de mer, en profite pour casser. C'est une soudure, sur la pale qui est dans l'eau, qui a lâché. J'avais heureusement acheté, quelques jours auparavant, à Nouméa, un régulateur, presque identique, en pièces détachées et la réparation ne pose que quelques petits problèmes d'adaptation. De plus les deux morceaux cassés ont été récupérés (par prudence, toutes les pièces du régulateur sont toujours attachées au bateau) et il suffira de les faire ressoudés en Australie pour retrouver une situation normale.
A proximité des hauts fonds entre la Nouvelle Caledonie et l'Australie et près de la barrière de corail, nous retrouvons, enfin, du plancton fluorescent (moins lumineux qu'en Méditerranée et qu'en Atlantique, toutefois). Le Pacifique Sud n'en est donc pas complètement dépourvu mais il aura fallu attendre la dernière étape pour en voir. Il y a aussi quelques Dauphins et beaucoup d'oiseaux. Nous mettons évidemment une ligne de traîne pour essayer d'attraper des poissons, mais, à part une fois, où l'un d'entre eux a emporté l'appât et l'hameçon, ils ne se manifesterons pas.
Avec la mer forte et le vent, le passage de la passe, au travers de la grande barrière de corail m'inquiètait beaucoup. En fait, celui que nous utilisons (Grafton pass), à proximité de Cairns est assez "décevant". Tous les récifs, marqués sur la carte, sont submergés et invisibles, et le continent Australien, à 25 miles de là est encore caché dans la brume. A part un phare, posé sur un caillou, on se croirait au large. Le passage de la pleine mer au plateau continental n'est visible que sur le sondeur du bateau. Il n'y a aucune déferlante, aucun changement brutal dans la forme des vagues, et, malgré un passage en pleine marée montante, aucun courant notable. En l'absence de carte, nous aurions pu traverser, ici, la grande barrière de corail sans savoir qu'elle existait !!!.
Nous arrivons à Cairns et nous nous amarrons à Marlin marina (16° 55,10 S / 145° 46,93 E) pour effectuer les formalités douanières. C'est comme toujours un peu long et compliqué, mais ici, les autorités viennent à bord. En plus des nombreux formulaires à remplir (une vingtaine ! mais certains sont toutefois déjà partiellement préremplis avec les informations que nous avons envoyées, par mail, depuis Nouméa) nous avons droit à une visite en règle du bateau pour voir s'il n'y a pas d'insectes à bord ou de coquillages collés sur la coque (avec le carénage effectué il y a deux semaines à Nouméa, il n'y a pas de problème). En deux heures environ, l'affaire est terminée et nous pouvons aller en ville. C'est immense, très animé, très dépaysant, très attirant,..... après la Nouvelle Calédonie, nous sommes de nouveau face à un autre continent à visiter ...... et il faudra avoir quitté le Nord de l'Australie avant le commencement de la saison des cyclones, début novembre ....... dans un mois environ.
Absence de pièces :
Malgré de nombreux voiliers au port, les magasins de matériel nautique ne sont pas à proximité. On m'en indique trois principaux répartis dans les zones industrielles entourant la ville. C'est chaque fois à 4 ou 5 kilomètres et il faut y aller en bus ou en taxi. Arrivé sur place, c'est la déception. Il n'y a presque rien et, en tout cas, pas le matériel spécifique (mais tout de même assez courant) que je cherche. Il serait possible d'en faire venir une partie de Sydney mais il faudrait 4 jours. Pour le reste, il faut commander en Europe ou aux USA et les délais et les prix sont dissuasifs. Comment font les propriétaires des voiliers, pour s'équiper, par ici ? Globalement, depuis le départ de mon tour du monde, il n'y a qu'en France et dans les îles Françaises (Guadeloupe, Tahiti, Nouvelles Caledonie) que j'ai pu trouver un choix correct de matériel nautique. Partout ailleurs, je n'ai pu que regarder les articles dans les catalogues Français (j'en ai plusieurs avec moi)..... et apprendre à me débrouiller sans.
Conduite à gauche :
Comme le pays est grand (très !), et qu'il n'existe pas de bus pour le visiter, nous louons une voiture pour explorer un peu les environs. Ici, on roule à gauche. Ce n'est pas la première fois que je suis confronté à la conduite à gauche mais c'est la première fois que je vais conduire par moi même. Le positionnement sur la route n'est pas évident. Au début, dans le trafic de la ville tout se passe assez bien car il suffit de suivre les autres. Les problèmes se produisent, plus tard, en rase campagne quand il n'y a personne d'autre et que les vieilles habitudes reprennent le dessus. L'arrivée d'une autre voiture (en pleine gauche !) rappelle souvent brutalement à la réalité ..... Autre difficulté, et non des moindres, le levier de vitesse est à main gauche et toutes les commandes au volant (clignotants, essuies glaces, phares, klaxon) sont inversées. Avec ces particularités, vouloir rapidement rétrograder et mettre son clignotant pour s'arrêter (à gauche de la route !) produit des actions réflexes des mains, qui n'ont pas du tout le résultat escompté : mise en marche des essuies glaces et pas de levier de vitesse trouvé à droite....... Heureusement que le volant et les pédales sont là pour assurer le principal : ralentir et suivre la trajectoire prévue. John et moi nous sommes essayés à cet exercice et ..... nous avons survécu avec quelques frayeurs, mais sans casse.
Autre particularité locale, la largeur des routes : Excepté les highways (route "normales" au standard Européen) toutes les autres routes ne font qu'une voie et demi de large. C'est confortable quand on est seul mais pour croiser (penser à le faire à gauche !), il faut mettre deux roues sur le bas coté.
Visite de l'intérieur des terres :
Cette partie de l'Australie est assez verte et il y a des lacs, des chutes d'eau, des forêts. Il y a aussi un relief montant jusque vers 1000 mètres et de nombreux parcs nationaux car, ici, quand un étang, un morceau de rivière ou une forêt, ont une particularité, on en fait un parc national. Nous en visitons ainsi certains qui font moins de 2 kilomètres carrés !
Nous voulons aussi voir des kangourous. A Cairns, des agences de voyage proposaient des voyages tôt de matin, dans des endroits déserts, pour en apercevoir. A 50 Km de là, nous apprenons qu'un groupe a élu domicile sur le golf local (l'herbe y est plus verte). Nous y allons et, en pleine journée, nous pouvons assez facilement les approcher et les photographier. Nous en croisons aussi, furtivement, quelques autres, en visitant un parc national. Nous pouvons également voir un casoar (gros oiseau de type autruche) en liberté, dans un autre parc national.
Navigation de Cairns à Thursday island : (environ 500 miles cumulés réalisés en 90 heures)
L'alizé persiste et naviguer dans 30 Kt de vent, avec des morceaux de voiles minuscules pour nous propulser, devient une habitude (4 ème ris permanent dans la grand voile et régulation par le génois à enrouleur (en général tangonné)). Il est facile d'aller vite d'autant que, protégé par les récifs de la grande barrière de corail, nous sommes à l'abris des grosses vagues du large. Nous faisons le trajet en 6 étapes :
Cairns -> Low island : trajet de jour de 38 miles en 7 h. RAS
Low island -> Cooktown : trajet de jour de 61 miles en 10 h. La ville de Cooktown porte le nom du Lt James COOK car celui-ci, alors qu'il faisait un des premier voyage exploratoire en Australie, en 1770, s'est arrêté là, pendant deux mois, pour réparer son bateau, après avoir touché un récif de la barrière de corail (personne n'imaginait alors l'existance d'une telle barrière).
Le port actuel de Cooktown est à l'embouchure d'une rivière. Le courant y est changeant en fonction de la marée et il y a de nombreux bancs de sable, mais peu de fond. En arrivant, pour éviter les problèmes, je demande à des locaux le meilleur endroit pour mouiller. Le lieu indiqué est à la limite du chenal (seul endroit où il y a un peu de fond). Nous sommes à marée haute avec un marnage de 2 m et nous mouillons l'ancre dans 4 mètre d'eau (avec 20 m de chaîne car il y a du vent (rafales à 25 Kt) et du courant) car c'est le mieux que l'on puisse faire. A deux heures du matin, la marée est basse, le courant nous a déplacé et nous touchons le fond de sable à chaque vague importante. Rien de grave avec un bateau en acier dont la partie inférieure de la quille est constituée d'une semelle en fonte de 5 cm d'épaisseur, mais la situation est tout de même déplaisante. D'autant que le courant de marée montante nous pousse contre le banc de sable et que nous le tassons pendant encore une heure et demi.... A 7 h, la marée est haute et nous quittons rapidement ce mouillage inconfortable.
Cooktown -> Lizard island : Trajet de jour de 53 miles en 9 heures : RAS. Lizard island est un îlot qui fait partie de la grande barrière de corail. Une fois au mouillage, nous partons avec palmes et tuba pour explorer un peu les fonds que tous les guides touristiques annoncent superbes. Le vent en surface (toujours 30 Kt au moins), agite malheureusement beaucoup trop l'eau et il y a pas mal de sable en suspension. La visibilité n'est donc pas bonne. C'est décevant. Aussi bien à Low island qu'ici nous ne voyons rien d'intéressant. De plus, c'est assez dangereux. Il y a des requins et, dans cet environnement trouble, ils peuvent attaquer l'homme par erreur, en nous confondant avec une de leur proie habituelle. Nous ne nous attardons donc pas dans l'eau. Pour bien profiter de la grande barrière de corail, il aurait fallu venir à une autre époque de l'année. Cerise sur le gâteau, j'avais avec moi mon appareil photo dans son boîtier étanche. Alors que je nageais, j'ai dû toucher la valve d'évacuation de l'air et celle-ci s'est ouverte sans que je m'en aperçoive.... Quand je remonte sur le bateau, l'étui étanche est à demi plein d'eau de mer et l'appareil photo baigne dedans. Je ne pourrai récupérer que les piles rechargeables et la carte mémoire.
Lizard island -> Portland road : 189 miles en 33 heures avec une nuit de navigation. Nous avons choisi de nous arrêter à Portland road car c'est, d'après le guide de navigation, le seul lieu, au Nord de Cooktown, où on peut avoir un contact avec la civilisation. Des téléphones et un service de courrier sont indiqués. Nous espérons pouvoir y trouver Internet ...
Pour gagner du temps, nous quittons, de nuit, (pleine lune toutefois) le chenal balisé qui remonte le long de la cote Australienne et prenons un raccourci au travers des récifs de la barrière de corail (cela fait gagner 20 miles). Les cartes n'indiquent aucun problème et le passage est large et rectiligne. Nous y croisons d'ailleurs plusieurs gros bateaux de transport. Nous nous faisons toutefois une grosse frayeur en passant à 15 mètres d'une balise tourelle non signalée et vue très tard .....
Arrivé à Portland Road, nous mouillons au milieu d'une flottille de bateaux de pêche, puis nous allons à terre. Je prends mes affaires pour me baigner (la plage à l'air accueillante) mais je dois déchanter très vite. Sur le rivage, sont plantés de gros panneaux : ATTENTION CROCODILES. La baignade est interdite et il est même indiqué de faire attention sur les berges..... Nous sommes entrés dans le territoire des fameux crocodiles de mer Australiens (il y en a dans tous le nord de l'Australie).
A terre, nouvelle déception, il n'y a rien, ou presque : 10 habitants permanents, quelques maisons de vacances et une piste qui conduit à la civilisation à .... 45 minutes de voiture de là. Pas d'internet, pas de magasin, pas de bar, .... Seule une cabine téléphonique, alimentée par panneaux solaires, fait la réputation du lieu. Les bateaux de pêche, qui sont au mouillage avec nous, ne sont pas d'ici. Ils y viennent de temps en temps, durant la campagne de pêche, car c'est abrité du vent et qu'il y a cette fameuse cabine téléphonique.
Portland road -> Adolphus island : 135 miles en 25 heures (avec une nuit de navigation). Adolphus island est une jolie île à l'entrée du détroit de Torres. Elle est déserte, sauvage avec une végétation assez particulière, des mangroves, de jolies plages (sans crocodile) et offre un mouillage bien abrité. Nous y sommes pourtant seuls et y passons une journée et une nuit.
Adolphus island -> Thursday island : trajet de jour de 25 miles en 5 heures. Avec ses copines Wednesday, Tuesday et Friday, Thursday island est au centre du détroit de Torres. C'est un endroit très inconfortable pour un voilier. L'alizé y souffle à 30 Kt, les courants de marée (donc changeant de sens) y atteignent fréquemment 7 Kt et il y a de nombreux bancs de sable et des rochers au milieux des canaux ...... Nous mouillons d'ailleurs à Horn island (juste en face) (S 10° 35,60 / E 142° 14,61) car c'est un peu plus protégé du vent.
Rencontre avec un bateau de pêche :
Nous allons à terre. Horn Island est un endroit peu accueillant. C'est une mauvaise banlieue sans commerce ni Internet. Un bac relie l'île a Thursday Island mais, avec les horaires qu'il a, nous n'avons plus le temps de faire l'aller et retour aujourd'hui. Nous retournons donc au bateau. Le lendemain matin nous prenons le bac de 9 h et allons à Thursday Island. Il y a des commerces, des accès internet mais l'endroit n'est pas terrible pour autant. Nous faisons ce que nous avons à y faire et à 15 h retournons au bac. En route, nous rencontrons un pêcheur qui nous demande si nous avons un voilier au mouillage car il y en a un, dont l'ancre n'a pas tenu, qui est venu heurter son bateau. Il n'a pas de dégât mais ne sais pas s'il en est de même pour le voilier. Nous croyons comprendre que l'événement s'est passé à Thursday island et ne nous sentons pas concerné. Sur le bac, on nous reparle du problème mais en nous indiquant qu'il s'est passé à Horn Island. Comme il n'y avait ce matin que 3 voiliers à ce mouillage, nous nous sentons beaucoup plus concerné ..... En arrivant de l'autre coté, il n'y a plus de doute, c'est bien l'ancre de "George" qui a glissé. Celui-ci a reculé et est maintenant appuyé sur un bateau de pêche..... Nous nous dépêchons d'aller sur place avec l'annexe. Le bateau de pêche possède deux grands bras latéraux, servant à tenir les filets. "George", poussé par le vent et le courant, est en appui sur la proue et le bras Tribord du bateau de pêche. Les deux chaînes des ancres sont croisées. Des protections ont été mises en place mais, a plusieurs endroits, la peinture du coté babord de "George" a beaucoup souffert du contact. Le propriétaire d'un autre voilier au mouillage vient nous aider a essayer de séparer les deux bateaux. Le propriétaire du bateau de pêche (c'est la personne que nous avions vue a Thursday Island) arrive à son tour. Malgré ces aides, il nous faudra plus de deux heures pour libérer le bateau. Excepté de la peinture abîmée (cela se repeint) et plusieurs chandeliers un peu pliés (cela se redresse très bien) il n'y a pas de dégâts matériel sur "George" (le bateau de pêche, construit comme un destroyer, n'a rien du tout). Coté humain, je me suis coincé quelques doigts entre les deux chaînes des ancres des bateaux, alors que tenu par une main à la chaîne du bateau de pêche, dans l'eau jusqu'à la taille, je faisais, avec l'autre main, glisser la chaîne de "George" pour lui permettre de reculer. J'ai quelques écorchures et un ongle un peu noir, mais, dans quelques temps, il n'y paraîtra plus. Nous avons eu beaucoup de chance que cette affaire finisse aussi bien. Heureusement toutefois que "George" soit en acier car un bateau en polyester aurait sans doute beaucoup moins bien supporté l'incident ........ Le détroit de Torres n'est vraiment pas un endroit sûr pour mouiller.
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Photos de l'étape 19
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Kangourous Attention Casoar Casoar
John et les Kangourous Bébé Kangourou et sa maman Bush Australien
Yukas Australiens Attention crocodiles Pétanque Australienne à Cooktown
Sur Adolphus island
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