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Australie : Du détroit de Torres à Darwin
départ : 12/10/2006
arrivée : 18/10/2006
6 j
 
Photos de l'étape 20 :
durée du séjour :
10 j
 
"Darwin" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre

Navigation de Thursday island à Darwin : (759 miles réalisés en 150 heures)

L'alizé est toujours bien présent. Le seul problème est qu'il souffle juste de derrière. La navigation a cette allure est un peu délicate avec le régulateur d'allure qui ne tient pas un cap bien précis dans ce cas. Nous sommes obligés de tirer des bords à 15° du vent pour éviter d'empanner de temps en temps (nous avons une retenue de baume qui l'empèche de bouger mais il n'est quand même pas bon que la voile s'inverse). En fin de trajet, nous passons entre une île et le continent. Le vent tombe mais nous avançons quand même à 2,5 Kt poussé par un courant de marée important (il y a 6 mètres de marnage par ici). Nous arrivons, de nuit, dans la zone où l'île est la plus proche de la terre. Comme il faut pouvoir manoeuvrer et que le vent est toujours absent, nous finissons au moteur.

 

Formalités Australiennes :

Nous avons fait les formalités d'entrée dans le pays, à Cairns, mais ce n'est pas suffisant. Chaque jour, ou presque, un avion des douanes nous survole et nous demande, par radio, qui nous sommes et ou nous allons. Arrivé à Darwin, nous nous arrêtons devant la marina de Cullen Bay (12° 27,10 S / 130° 49,20 E) car nous ne pouvons pas entrer avant que les services de santé ne viennent décontaminer les différentes tuyauteries d'eau du bateau (on ne nous avait pas encore fait ce coup là). Un rendez vous est pris pour le lendemain matin. Quand l'agent de la santé arrive, il injecte un produit anti-algues, anti-coquillages... dans tous les tuyaux du bateau qui contiennent de l'eau et sont en liaison avec la mer (eau salée de l'évier, évacuation de l'évier, aspiration et refoulement des toilettes, refroidissement du moteur, tuyaux de rejet des puisards). Cela prend deux bonnes heures car il faut chaque fois trouver un point d'injection, débrancher les tuyaux, et faire circuler le produit. De plus, il faut laisser agir pendant 15 heures .... Nous ne pouvons donc pas mettre le moteur en marche immédiatement et il nous faut encore attendre un jour pour pouvoir entrer dans la marina. Comme il y a des marées importantes, celle-ci est isolée de la mer par une écluse. Nous la passerons le lendemain matin. Pendant l'attente, d'autres agents de la santé inspectent l'extérieur de la coque avec une caméra (cela avait pourtant déjà été fait à Cairns).... Après un petit passage à la douane, au centre ville, nous en avons enfin fini avec les formalités d'arrivée et pouvons enfin nous concentrer sur la visite du pays.

 

Darwin :

La ville a été nommée comme cela en l'honneur de Charles Darwin, qui a eu la bonne idée de passer par là. Suite à plusieurs destructions (bombardements lors de la dernière guerre, cyclones), elle ne comporte que des immeubles assez récents. Malgré sa localisation sur une presqu'île, elle réussi l'exploit de ne comporter aucune façade maritime (des parcs occupent l'espace entre les immeubles et l'eau) et, depuis le centre ville, on ignore complètement que l'on est au bord de la mer. La marina se trouve à 3 km du centre, ce qui n'est guère pratique pour nous qui sommes à pied. 80 000 habitants vivent dans la ville. Ils ne sont pas gâtés non plus car l'aéroport a été placé entre les quartiers d'habitation et le centre ville..... On peut difficilement faire pire en matière d'utilisation de l'espace urbain. Pour le reste, les commerces sont corrects (bien que les marchandises soient un peu plus chères qu'en France), Internet est très rapide (et gratuit à la bibliothèque) et le musée intéressant et gratuit.

Il y a beaucoup de manguiers en ville et dans les parcs. Comme c'est la pleine saison des mangues, nous en ramassons des paniers complets et faisons une véritable cure.... Nous faisons aussi des confitures qui sont très correctes et que nous apprécierons lors de notre grande traversée vers le Sri Lanka.

François, déjà rencontré à Nouméa, nous retrouve, par hasard en ville. C'est un voyageur qui hante les routes et les mers de la planète depuis 32 ans. Il voyage en stop, vit en faisant des petits boulots de temps en temps et en recyclant les poubelles. Son véritable secret est toutefois de savoir se contenter de peu. Moyennant cela, il a visité à peu près tous les pays du monde bien au delà de ce qu'un touriste "normal" peut faire. Il passera 5 jours avec nous.

 

Northern Territory :

Darwin est la capitale de cet état qui s'étend sur 1 350 000 Km2 (plus de 2,5 fois la France) et compte moins de 200 000 habitants. La densité de population est dont très faible et de grandes étendues sont totalement inhabitées. Plusieurs grands parcs nationaux occupent une partie de ces territoires. Nous louons une voiture et allons visiter Kakadu national parc. On y rencontre, des kangourous, des crocodiles dans les points d'eau, des oiseaux divers et variés, des termitières énormes, des peintures rupestres, des cascades, des lacs et, surtout, d'immenses étendues avec une nature quasi vierge. C'est très beau mais, en cette fin de saison sèche, c'est surtout très très chaud et nous nous traînons d'un point d'eau à l'autre. Comme les distances à parcourir sont immenses, toutes les stations services offrent des cafés gratuits aux chauffeurs pour les inciter à s'arrêter de temps en temps et éviter qu'ils ne s'endorment au volant.... Sur les routes, nous croisons beaucoup de "road train". Il s'agit de trains routiers avec un camion en guise de locomotive et des remorques en guise de wagon. Certains en ont jusqu'à 5... C'est vraiment gigantesque et très impressionnant. Cela reste toutefois réaliste par rapport à la taille du pays et aux tracés des routes.

 

Accident de voiture :

Dans le parc national de Kakadu, seuls les axes principaux sont goudronnés. Aller voir les diverses curiosités (gravures rupestres, lacs, cascades, ...) nécessite donc d'utiliser des pistes en terre. Celles-ci sont en bon état mais, comme sur toutes les pistes, il y a souvent de la tôle ondulée et, pour ne pas être trop secoué, il faut rouler assez vite ...... sur ce terrain à l'adhérence nulle ou presque. Une cascade et un joli lac sont à 35 km de la route, par cette chaleur, nous y allons et, comme il se fait déjà un peu tard, je roule vite sur la piste pour ne pas perdre trop de temps. Nous visitons la cascades, nous baignons dans le lac et, pour le retour, John prend le volant. Avec son permis de moins d'un an et son absence de connaissance de la conduite sur piste, je trouve qu'il roule un peu vite mais je n'ose toutefois rien dire vu le mauvais exemple que j'ai donné à l'aller. La voiture pense comme moi mais, malheureusement, contrairement à moi, elle ne garde pas cela pour elle et, après quelques virages, elle part en dérapage, escalade le talus (entre des arbres !) et part en tonneau ....... Elle retombe, par chance, sur ses roues, sans avoir rien touché. Au dessus de moi, le toit s'est enfoncé de 30 cm. Je n'ai rien senti mais il m'a appuyé sur la tête, et, sous mon chapeau (heureusement que je le portais), le cuir chevelu s'est déchiré sur 3 cm. Rien de grave mais cela saigne beaucoup et est très impressionnant.

Comme la voiture est encore en état de rouler, nous retournons vers le lac où nous savons que se trouve un des gardiens du parc. Chez lui, il y a de quoi faire un pansement de première urgence (mais évidemment rien de plus). Pour des soins plus poussés, il nous indique que le plus simple est d'aller, par nos propres moyens, au dispensaire de la ville la plus proche (à 110 Km toutefois !). Il n'y a normalement personne le soir mais il appelle, par radio, des collègues à lui qui appelleront, par téléphone l'infirmier d'astreinte, en ville, pour lui indiquer notre arrivée...... Nous reprenons donc la piste, puis la route (de nuit maintenant) avec notre voiture, qui roule mais qui est bien abîmée. Pour mettre un peu de piquant (c'est le mot), le pare-brise, se met, avec la vitesse, à perdre régulièrement de petites écailles de verre et, malgré la nuit, nous sommes obligés de porter nos lunettes de soleil. A l'arrivée, l'infirmier d'astreinte est bien là à nous attendre. Il est très sympathique et ne limite pas sa prestation aux seuls soins. J'ai droit à deux points de suture mais aussi à une douche, un casse croûte et aux médicaments, pansements et instruments pour continuer les soins et retirer les fils dans 7 jours (nous serons alors en mer). Tout cela gratuitement et avec le sourire. Nous resterons d'ailleurs une bonne heure à discuter avec lui, par la suite, autour d'un thé.

Au calme de l'infirmerie, nous lisons les petites lignes du contrat de location de voiture. Nous découvrons que nous n'avions pas le droit de rouler sur la piste avec (nous avions pourtant bien expliqué au loueur où nous voulions aller), que les frais de dépannage, hors Darwin, sont à notre charge (nous sommes à 200 Km de là) et qu'il fallait deux ans de permis minimum pour pouvoir la conduire (John, qui n'a qu'un an et qui avait montré son permis, est pourtant marqué comme deuxième conducteur). Devant les risques d'ennuis qui s'annoncent, nous décidons de préparer un gros mensonge et de ramener nous même la voiture à Darwin. La version officielle de l'accident indiquera que c'était moi qui conduisait et que je me suis endormi au volant sur la highway. Réveillé par le bruit et les tressautements de la voiture, sur le bas coté en terre (ils sont immenses ici), j'aurai freiné trop brusquement et mis la voiture en tonneau. Pour éviter les recoupements éventuels avec le centre de soin et le gardien du parc, nous indiquerons qu'il n'y a pas eu de blessé (sous le chapeau, les points de suture et le pansement ne se voient pas).

Il est maintenant 10 heures du soir et nous pensons rentrer à Darwin de nuit pour ne pas avoir trop de circulation et passer plus inaperçus (nous ne sommes pas en règle, car, à minima, il nous manque les rétroviseurs latéraux). Nous commençons le trajet mais nous n'avons pas assez de carburant pour aller jusqu'au bout. Nous traversons plusieurs localités ayant des stations services mais elles sont toutes fermées la nuit et aucune ne possède de distributeur à carte. Sur une grande route, dans un pays comme l'Australie, c'est incompréhensible. Comment font les camionneurs ? Dans la dernière localité que nous pouvons atteindre (à 50 Km de Darwin), il y a trois stations cote à cote. Elles sont également fermées toutes les trois et toutes les trois ouvrent le matin à 7 h. Nous installons un bivouac, dans la brousse, à proximité, pour attendre l'ouverture. La fin du retour s'effectue donc de jour et en pleine circulation. Cela se passe cependant sans problème et, avec notre gros mensonge raconté au loueur, nous n'avons à payer (sauf éventuels problèmes à venir ?) que la franchise prévue en cas d'accident (environ 240 Euros). Là aussi, nous nous en tirons bien !

 

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Photos de l'étape 20



(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

   

Attention personnes agées
 
Cascade et lac
 
Fleurs de zone humide
   

 

   

   
Immensité Australienne
 
Peintures rupestres 1
 
Peintures rupestres 2
   

 

   
   
Peintures rupestres 3
 
Récolte de mangue
 
Ruisseau rafraichissant
         
     
Termitières
 
La voiture après la sortie de route
 

 

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