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(Australie) De Darwin à l'île Christmas départ : 28/10/2006 arrivée : 14/11/2006 16 j Photos de l'étape 21 : durée du séjour : 5 j
Navigation de Darwin à l'île Christmas : (1629 miles réalisés en 400 heures).
Le premier tiers du parcours (environ 500 miles) se passe dans la mer de Timor qui est une sorte de grand lagon au nord de l'Australie. C'est une zone de faible profondeur d'eau (environ 40 m) où il y a des récifs et des plates formes pétrolières. Nous n'y trouvons que des vents très faibles venant de l'ouest (alors que nous voulons aller à l'ouest) et nous tirons des bords, à une vitesse d'escargot, dans des vents presque nuls (5 à 6 Kt maximum). La mer est lisse, pleine de vie et nous en profitons pour admirer des requins, des dauphins, des tortues et des "Tricots rayés" (serpents marins annelés, noir et jaune, de 2 à 3 mètres de long). L'eau est un vrai bouillon de culture. La densité de plancton est incroyable. Par endroit, la mer se colore en vert ou en orange tellement il y en a. Il y a aussi beaucoup de poisson (même si nous n'en attrapons pas) et beaucoup d'oiseaux pour les pécher. Ces derniers ne sont guère farouches. Ils se posent sur le bateau, juste devant nous et certains se laissent même toucher. Ces boules de plumes à bec et à pattes palmées sont bien sympathiques mais, malheureusement, elles font leurs besoins un peu partout, et cela devient vite pénible.
D'autres gros oiseaux, tout aussi pénibles, nous survolent également. Ce sont les avions des douanes et de l'armée Australienne qui régulent et sécurisent tout le trafic passant au nord de l'Australie. Chaque jour, ils font un cercle à basse altitude autour de nous, et nous interrogent, par radio, pour savoir qui nous sommes, d'où nous venons et où nous allons. Après une semaine, "George" commence à être connu et nous avons droit, en plus, à des commentaires ironiques sur notre allure d'escargot et l'absence de vent .....
Au bout de 10 jours à ce rythme lent, nous commençons a trouver des vents de sud est (l'alizé enfin !), faibles (10 à 12 Kt), mais très exploitables. La mer étant toujours aussi calme, et prenant ce vent par le travers, nous avançons, toutes voiles hautes, à plus de 6 Kt dans un très grand confort (pas de vague, pas de mouvement du bateau, pas de bruit, pas d'embruns, ....). Cela forci un petit peu par la suite mais nous gardons toutefois des conditions de navigations très confortables jusqu'au bout. Au final, bien que le début ait été difficile à vivre, nous n'aurons pas vraiment à nous plaindre de ce parcours.
Nous nous amarrons à une bouée (prévue à cet effet) sur la cote nord ouest de Christmas Island (Flying fish cove : 10° 25,71 S / 105° 40,11 E). Malgré le terminal servant à charger les phosphates (l'île est un gros producteur de phosphate) dans les bateaux, l'endroit est assez joli. De plus, les coraux, par 8 m d'eau, sous le bateau sont magnifiques. Avant de pouvoir profiter de l'île, il nous faut encore passer par les formalités Australiennes (l'île est territoire Australien). La douane, contactée par radio, nous envoie d'abord une personne de la santé, qu'il faut aller chercher, en annexe, sur le rivage. Celle-ci inspecte le bateau pour voir si nous n'amenons pas de maladies ou de parasites sur l'île. Comme nous arrivons d'Australie et que notre approvisionnement s'est fait là bas, ce point est traité assez rapidement et nous sommes autorisé à aller à terre pour faire les formalités douanières et nous enregistrer auprès du gestionnaire du port (celui-ci ne doit pas avoir trop de travail car nous sommes les seuls à être amarrés dans la baie). Une demi heure après, c'est terminé, et nous pouvons commencer a visiter l'île.
Visite de Christmas Island :
Christmas Island est une île volcanique de 135 Km². Elle a été découverte le jour de Noël 1643 (d'où son nom) par un capitaine Anglais mais elle n'a été habitée qu'à partir de 1888 quand d'importantes ressources de phosphate y ont été découvertes et mises en exploitation. La population actuelle résulte de l'immigation de la main d'oeuvre de l'époque : Anglais, Chinois et Malais. Les descendants ont tous maintenant la nationalité Australienne mais la petite communauté (environ 1200 personnes) est restée très multiculturelle. Les trois langues continuent d'être utilisées (tous les documents sont trilingues) et les temples Bouddhistes, Taoïstes, la Mosquée et l'église Catholique cohabitent en paix (la Mosquée étant proche du port, nous pouvons d'ailleurs entendre, 5 fois par jour, depuis le bateau, l'appel à la prière. Un avant goût de ce qui nous attend dans les pays de la péninsule Arabique .....). Les ressources de l'île proviennent principalement de l'exploitation du phosphate mais celle-ci devrait toutefois se terminer dans 5 ans par épuisement du filon actuel. D'autres filons existent sur l'île mais ils sont dans le domaine d'un parc National qui protège environ 60 % de la surface de l'île et il ne semble pas que le gouvernement Australien veuille autoriser de nouveaux sites d'exploitation. Pour assurer le futur, de gros efforts sont faits pour développer le tourisme. L'île a de gros atouts dans ce domaine :
* Une faune et une flore sous marines exceptionnelles (par le passé, celles-ci n'ont jamais été exploitées par la population locale (entièrement employée à l'exploitation du phosphate) et sont maintenant protégées par le parc national). Nous avons pu largement admirer, à proximité de la zone de mouillage (amarrage sur bouées, en fait), une quantité et une variété de coraux et de poissons comme nous n'en avions jamais vu jusque là. Christmas island peut vraiment faire le bonheur des plongeurs en apnée ou à bouteilles.
* Une population de crabe remarquable. Parmi celle-ci, les 140 millions (!!) de crabes rouges constituent la principale attraction. Toute l'année, ils vivent dans les forêts de l'île, sur le plateau, mais, une fois par an, ils migrent tous ensemble vers la cote pour se reproduire et c'est une véritable marée rouge qui recouvre l'île. Les routes deviennent impraticables et sont même fermées durant la période. Pour permettre toutefois à la population humaine de se déplacer sur les axes principaux, des kilomètres de barrières à crabes, avec passages souterrains ou sur des ponts spéciaux, ont été mis en place pour dévier le flot. Les crabes mâles et femelles se rejoignent sur la cote (migration principale). Quand les femelles sont fécondées, les mâles retournent dans les forêts (2ème migration). Au bout de 2 à 3 semaines, les femelles fécondées font leurs oeufs dans la mer puis retournent, à leur tour, dans les forêts (3 èmes migration). Après environ un mois, les bébés crabes, issus des oeufs, rejoignent la cote et vont, eux aussi, dans les forêts (4 ème migration). Tout ceci est très impressionnant à observer et, étant présent ici la deuxième moitié de novembre, nous aurions dû normalement pouvoir assister à la migration principale. Malheureusement, cette année, la saison des pluies est en retard et les crabes restent à l'attendre la pluie dans leurs terriers ...... Nous avons pu toutefois en observer quelques-un dans les zones humides de l'île, mais, en petite quantité, ils n'ont rien d'impressionnant. Nous avons pu, par contre, voir des crabes des cocotiers (robber crabes) de la taille d'un ballon de football, qui feraient fuir n'importe qui s'ils avaient l'idée d'attaquer ... Tous les crabes de l'île ne sont toutefois là que pour le plaisir des yeux car les rouges sont immangeables (même les Chinois n'y arrivent pas) et les autres espèces sont protégées.
Après 5 jours passés à nager, visiter, mais aussi (et surtout) à refaire les provisions (nourriture, eau, gasoil, ...) en fonction de la grande traversée qui nous attend (la plus grande du tour du monde), nous quittons l'île en direction du Sri Lanka. Il fait encore beau, l'alizé souffle toujours bien, il faut en profiter. Nous ne verrons pas la migration des crabes rouges cette année.
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Photos de l'étape 21
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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