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Navigation de Galle à Uligan : (462 miles réalisés en 116 heures). L'étape des Maldives n'était pas prévue car nous devions aller aux îles Laquedives (plus au nord), mais, dans l'impossibilité d'obtenir le visa Indien, nous nous rabattons sur cette option, d'autant que nous apprenons, par notre voisin de port, qu'il est possible de faire son entrée, dans ce pays, dans l'île la plus au nord de l'archipel (c'est celle qui est la plus proche de notre route vers Oman).
Après un départ au moteur (pluie et pas de vent), les conditions forcissent vite et nous passons 2 jours bien secoués, et bien mouillés, dans des vents de travers de force 7. Nous retrouvons le trafic des cargos mais ils vont plus au nord que nous maintenant et coupent notre route (ce n'est pas plus facile à gérer). Comme avant Galle, nous sommes entourés en permanence par 5 ou 6 monstres. Après un mois à terre, ce n'est pas un retour en mer très calme !. Le vent faibli par la suite et la navigation devient plus agréable. Il y a beaucoup de bio-luminescence dans l'eau, et le bateau et les dauphins, qui viennent nous rendre visite, laissent derrière eux un beau sillage éclairé. Comme au large de l'Indonésie, nous rencontrons des groupes de libellules. Si loin des cotes et si fréquemment, il ne peut pas s'agir d'individus perdus, portés par le vent (d'autant qu'il ne souffle pas de cette direction). Que font-elles ici ?
Ordinateurs : Le portable IBM a été réparé au Sri Lanka mais il reste à lui réinstaller le logiciel de cartographie auquel il est principalement dédié. L'installation est assez simple .... mais le logiciel refuse de démarrer. Après bien des recherches et des désinstallations / installations, il faut se rendre à l'évidence. Le vieux Pentium II sature et ne peux pas faire tourner, à la fois, Window XP et ce gros logiciel..... Il faudrait revenir à Window 2000, qui était installé avant, et qui était moins gourmand en temps machine, mais je ne sais pas faire tourner la sauvegarde que j'en ai (par Ghost) alors que la taille du disque dur a été changée ..... J'ai heureusement, dans les archives du bord, une vieille version d'un autre logiciel de cartographie qui devrait être plus facile à faire tourner. Après plusieurs heures à bidouiller les fichiers "Ini" de celle-ci, pour l'adapter à mon portable, elle fini par démarrer (nous pouvons déjà, à minima, lire toutes les cartes marines mondiales) mais elle ne voit pas encore le GPS (nous ne pouvons donc pas voir directement le bateau sur la carte). Quelques autres heures plus tard, la solution apparaît enfin : le GPS émet des informations en 4800 bauds, le logiciel attend du 4800 bauds mais le port "COM 1" de l'ordinateur (la prise série) est réglé, par défaut en 9600 bauds sur Window XP ..... Il suffit de changer cette valeur dans le bon tableau de bord pour faire fonctionner l'ensemble. Nous avons donc retrouvé un logiciel de cartographie sur l'IBM. Il a un peu moins de fonctions que celui que nous avions avant, mais il marche !. Voila comment on occupe une journée de navigation ........
Uligan : Nous arrivons en vue d'Uligan en fin d'après midi et, comme nous ne voulons pas entrer dans le lagon et mouiller à la nuit tombante (trop dangereux car on ne voit pas le fond de l'eau), nous passons la nuit à faire des allers retours, à la cape, à proximité de la passe. Nous rentrons le lendemain matin et mouillons (07° 04,74 N/ 72° 55,27 E) dans 5 mètre d'eau, fond de sable et corail, à environ 200 mètres de la jetée en bois servant aux barques de pêche.
Formalités : Nous appelons les autorités par radio mais n'obtenons aucune réponse. Deux heures plus tard, une petite vedette à moteur, avec 7 hommes à bord, part de la jetée et vient vers nous. Ce sont les autorités locales (douanes, port, police, immigration, santé). Tous sont dans des uniformes impeccables. Certains en treillis, d'autre en tenue blanche. Ils montent à bord pour remplir les papiers (une bonne dizaine de formulaires) et inspecter le bateau. En plus des formulaires qu'ils apportent, nous devons fournir 5 listes d'équipage !. J'ai heureusement ce document tout prêt sur ordinateur (ce n'est pas la première fois que l'on m'en demande) et il ne faut que quelques minutes pour imprimer les 5 exemplaires. Nous apprenons que pour quitter l'île, il faudra en fournir 4 de plus !. Ce la ne coûte pas cher à faire mais comment font ceux qui naviguent sans ordinateur ni imprimante ?. En plus des papiers, les officiels ici, aiment bien les tampons. Ils veulent que chaque formulaire soit signé puis tamponné avec le tampon du bateau (parallèlement à leurs propres signatures et tampons). Je n'en ai pas, mais le cas est prévu : l'empreinte de mon pouce droit en fera office. Pendant au moins une heure, l'ambiance dans le cockpit du bateau est très studieuse. Chacun remplissant, vérifiant, recopiant, signant et tamponnant tous les documents requis. Ceux-ci sont en deux langues : l'Anglais et la langue des Maldives, qui, comme le Cingalais et le Tamoul, s'écrit avec un alphabet spécifique. Nous voila de nouveau incapable de lire la langue locale. Cela devient une (mauvaise) habitude.
Sous l'eau : Une fois les formalités terminées, nous pouvons enfin aller nous baigner (il est interdit de quitter le bateau jusque là). Les fonds sont décevants. Le corail est ici très abîmé et seules quelques branches sont encore vivantes par ci, par là. La faune est, par contre, plus intéressante avec de nombreuses variétés de poissons, des tortues et même des dauphins (les premiers que je vois près d'une cote).
Visite à terre : Nous allons, bien sûr, aussi à terre. L'île compte environ 200 habitants regroupés dans un village. Dans celui-ci, le sol est partout recouvert de sable blanc qui semble ratissé ou balayé régulièrement. Les rues, elles aussi en sable blanc impeccable, croisent à angle droit. Il n'y a aucun véhicule à moteur, aucun animal et presque personne dehors. Après les rues sales, surpeuplées, encombrées et bruyante du Sri Lanka, le contraste est saisissant. Quel calme !, quel ordre !, quelle propreté !.
Stress : Trois petits magasins proposent les produits de base mais sont presque toujours fermés. Les horaires d'ouverture des administrations (pour 200 habitants et quelques voiliers par semaine, en saison), vont de 7 h 30 à 14 heure. Les après midi, en dehors de l'école et des appels de la mosquée, on ne voit guère d'autre activités. A l'ombre des arbres, de proche en proche, on trouve des groupes de sièges, très simples en bois et ficelle. Ils forment des lieux publics de rencontre, détente et repos. Chaque place, chaque morceau de rue a les siens. La cote, coté lagon, est un lieu privilégié. En plus des nombreux sièges, on y trouve aussi des "lits" publics (construits en demi troncs de palmiers mis cote à cote) offrant des positions encore plus reposantes. En cas de pluie, certains ont même des toits ...... Le stress ne doit pas faire beaucoup de morts par ici ......
Tout n'est toutefois pas positif. Nous sommes en pays Musulman et les femmes ne sont que des ombres qui fuient à notre approche. Le village est très propre mais les détritus sont jetés, en vrac et sans traitement, dans la palmeraie. Au gré du vent, des tempêtes et des marées, les plastics se répandent partout. Le reste de l'île est donc beaucoup moins présentable. En quelques heures, nous en avons fait le tour. Les décors sont jolis (cocotiers, sable blanc, eaux turquoises, .....) mais, après les magnifiques atolls que nous avons visités dans le Pacifique, celui-ci parait petit, surexploité, sale, ..... Il n'y a rien de plus à faire ou voir ici, et, après avoir payé 4 US $ de taxe de mouillage, et fait, à terre cette fois, toutes les formalités nécessaires, nous partons 48 heures après notre arrivée.
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Photos de l'étape 23
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
George au mouillage à Uligan
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