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De  Souakin (Soudan)   à   Safaga (Egypte) par Port Ghalib
départ : 10/03/2007
arrivée : 19/03/2007
10 j
Photos de l'étape 27 :
durée du séjour :
7 j
"L'Egypte" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre

Navigation de Suakin (Soudan) à Port Ghalib (Egypte) : (822 miles réalisés en 225 heures). La distance théorique entre ces deux villes n'est que de 440 miles mais le vent souffle du nord ouest (direction où nous voulons aller) en permanence et nous devons continuellement tirer des bords, au près. Cela double la distance à réaliser, n'est pas très rapide et demande beaucoup de manoeuvres. Ceci d'autant plus que nous naviguons dans une mer étroite, pleine d'îles et de bancs de corail, et avec un important trafic maritime. Il faut donc une vigilance de tous les instants et les quarts sont bien occupés ...... Après 9 jours et 9 nuits à ce régime, nous sommes exténués et l'arrivée à port Ghalib est vraiment appréciée.

 

Mer rouge : L'eau de cette mer est bleue ou verte, sa cote est jaune (désert), son corail blanc ou gris et son ciel normalement bleu. Il n'y a donc rien, dans la région, qui puisse justifier l'adjectif "rouge".......Celui-ci proviendrait, en fait, d'une erreur de traduction fort ancienne. Un personnage célèbre du nom d'Eruthras aurait vécu dans cette région et y aurait construit le premier port. La mer environnante aurait donc logiquement été nommée mer d'Eruthras. Les Grecs, passant par là, traduire ce nom en "mer rouge" en faisant la confusion entre "Eruthras" et "Erythros" ("Rouge", en Grec). Hypothèse communément admise ....... mais invérifiable.

 

Port Ghalib : Port Ghalib est une énorme marina, en cours de construction, posée au milieu de rien (le désert). Un aéroport tout neuf a été construit uniquement pour la desservir. L'idée est de créer ici un nouveau centre de plongée et d'y faire venir les touristes. Les capitaux (privés) ne manquent pas et les choses sont faites en grand. Nous nous arrêtons là car c'est le premier port d'entrée en Egypte, quand on arrive du sud, et qu'on peut y faire facilement, et pour moins cher qu'ailleurs, le formalités d'entrée. En deux heures, et pour 100 $ US, depuis le quai d'arrivée (25° 32,04 N/ 34° 38,30 E), nous avons nos visas Egyptiens (valables 1 mois) et le permis de navigation dans les eaux Egyptiennes. Nous passons la nuit au quai d'arrivée car il fait maintenant nuit et que nous n'avons plus envie de bouger le bateau aujourd'hui. Le lendemain matin, le vent se met à souffler du Sud Est. Nous demandons les prévisions météo et on nous indique qu'il devrait souffler ainsi pendant toute la journée. Malgré notre fatigue, nous décidons de repartir immédiatement pour en profiter. Nous n'aurons donc pas bien eu le temps de profiter cette marina.

 

Navigation de Port Ghalib à Safaga : (108 miles réalisés en 24 heures). Le bateau avance facilement à 6 Kt au portant. C'est très agréable et nous décidons de continuer vers le nord tant que le vent souffle du sud. Les prévisions météo ne sont pas très optimistes sur la durée de ce vent et, effectivement, il s'inverse dans la nuit. Nous sommes au niveau de Safaga et nous nous arrêtons pour nous reposer un peu. Nous mouillons (26° 47,44 N/ 33° 56,31 E) dans 6 mètres d'eau, fond de sable, devant les hôtels et les centres de plongée (principale activité par ici)

 

Safaga : Safaga est une bourgade, placée entre le désert et la mer, qui tire 95 % de son activité du tourisme généré par la plongée sous marine et la voile légère (planche à voile et Kite surf). Le long du littoral, hôtels et centres de plongée se succèdent. Les fonds sous marins sont, parait-il, très beaux (nous n'avons pas été voir car l'eau, pas très chaude (pour nous qui arrivons des zones équatoriales), est pleine de méduses). Le vent fort sur un lagon protégé des vagues fait, quant à lui, la joie des planchistes. Il n'y a pas d'arrière pays, ni de de ville ancienne. Il faut venir ici pour les activités marines car il n'y a absolument rien d'autre à y faire.

 

Déplacement en convoi : à 150 Km de là, de l'autre coté d'une chaîne montagneuse, se trouve la vallée du Nil. Nous louons une voiture pour y aller et visiter Louxor (qui se trouve à proximité). Le loueur nous apprend que l'on ne peux pas se déplacer librement sur la route qui y mène. Depuis les derniers attentats, les touristes ne sont autorisés à circuler qu'en convoi, encadrés par des véhicules militaires !. Moyennant 5 livres Egyptiennes (environ 0,8 Euros), nous nous insérons dans le convoi de 9 heure du matin et, avec, lui, nous traversons les 150 Km de désert. C'est très dénudé. En dehors du sable et des cailloux, il n'y a absolument rien. Des panneaux nous rappellent régulièrement les limitations de vitesse (90 Km/h pour les voitures, 80 Km/h pour les bus, ....) mais le convoi roule à 110 / 120 Km/h et tout le monde, bus compris, roule à cette vitesse ...... encadré par l'armée. Les véhicules locaux ne sont pas astreints à circuler en convoi et nous en croisons assez souvent. Particularité surprenante : toutes les voitures sont des 504 break. Ce véhicule est apprécié ici de façon incroyable. Malgré son âge (la 504 est sortie en 1968), on ne voit que lui dans le désert où comme taxi urbain !. (nous avons vu aussi pas mal de 404 et de 504 au Soudan et au Yemen). Peugeot avait (a ?) par ici un très gros marché ...... qui va disparaître avec les dernières 504. Les nouveaux modèle de cette marque sont en effet trop Européanisés (trop sophistiqués et réparable uniquement chez le concessionnaire) pour être exportable dans ces pays. C'est dommage. Des véhicules plus rustiques, Japonais ou Coréens, prennent la place ..... Quand nous arrivons dans les faubourgs de Qena (grande ville au bord du Nil), nous pensons que le convoi va se disperser mais il n'en est rien. Les touristes vont tous à Louxor et le convoi les amène jusque là. Nos véhicules accompagnateurs sont en liaison radio avec des forces de l'ordre locales qui nous ouvrent la route. Les véhicules des autres voies de circulation sont arrêtés et nous passons les feux (parfois rouges), les carrefours et les barrages de police (il y en a tous les 5 Km environ) à pleine vitesse..... C'est très impressionnant, car si les autres véhicules sont arrêtés, il reste de nombreux piétons, des ânes, des chiens, ..... qui sont écartés par les sirènes hurlantes de nos accompagnateurs. S'il ne tenait qu'à moi, je ralentirais mais des bus m'encadrent de très près (celui de derrière me suit à moins de 5 m) et, dans ce convoi, j'ai l'impression d'avoir aussi peu de liberté que si j'étais dans un train.

 

Présence militaire : Nous circulons le long d'un canal parallèle au Nil. De chaque coté, il a des plantations de cannes à sucre, de blé, de luzerne, ... C'est très vert et il y a un énorme contraste avec le désert que nous venons de traverser. Sur chaque pont du canal (et du contre canal, de l'autre coté de la route), il y a des hommes armés. Que protègent-t-ils, la luzerne ou les cannes à sucre ? Avec les barrages de police tous les 5 Km et les véhicules militaires qui nous encadrent, cela fait beaucoup pour un pays qui n'est pas en guerre. Il y avait beaucoup moins d'hommes en arme, dans la rues, au Sri Lanka ou en Erythrée, deux pays dans des situations pourtant beaucoup plus critiques. Nous finissons par arriver à Louxor qui est a l'image du reste. Il y a des militaires (en tenue et armés) à chaque carrefour et devant les lieux touristiques. Il y en a aussi, en civil, mais bien armés, à l'intérieur de ceux-ci. Il parait que le touriste moyen se sent ainsi rassuré. C'est sans doute vrai, mais personnellement je n'aime guère cela.

 

Louxor : Nous visitons le temple de Louxor. Il est magnifique et vaut vraiment le déplacement. Je suis toutefois un peu déçu par son environnement. Je l'imaginais sur un espace libre, et il est, en fait, au centre d'une ville, en contrebas, complètement étouffé par des carrefours et des boulevards qui le surplombent. Impossible de prendre du recul pour l'admirer. On est dedans .... ou dehors, sur les boulevards, au milieu de la circulation. C'est dommage. Un autre regret concerne les modifications qu'il a subit :

- au temps des romains : Au IV éme siècle, des murs (gravés avec hiéroglyphes) ont été recouverts de plâtre pour y peindre des scènes Chrétiennes. Ces enduits, toujours en partie présents, sont maintenant "historiques" (ils ont 17 siècles) et, à ce titre, restaurés et protégés.

- plus récemment : une mosquée assez horrible (toujours en service) trône sur une partie du temple.

C'est dommage de ne pas remettre ce temple dans son état d'origine (alors que, par ailleurs, de très gros efforts sont faits pour la restauration du reste de l'édifice).

Nous voulons aussi visiter le temple de Karnac, qui n'est qu'à quelques Km de là, mais le temps nous manque et nous ne pouvons que l'admirer de l'extérieur.

 

Convoi (le retour) : Nous reprenons le convoi du soir pour rentrer. C'est la fin de la semaine et il y a, cette fois, au moins une cinquantaine de bus et autant de minibus. Nous roulons moins vite que le matin mais avec de nombreux ralentissement, des "coups d'accordéons" et de nombreux véhicules qui doublent (on se demande pourquoi car tout le monde va arriver en même temps). C'est assez dangereux. Lors d'un arrêt restauration / pipi, dans le désert, les véhicules se garent de chaque coté de la route. Au redémarrage, tout le monde veut passer devant (pourquoi ?) et nous assistons à un départ type "24 heures du Mans" (ancienne version) où chacun essaie de forcer le passage en accélérant. C'est n'importe quoi !. Les touristes ont probablement plus à craindre des accidents de la route dans ces convois, que des terroristes, s'ils se déplaçaient sans protection militaire .........

 

Faux départs : Arrivé au mouillage, nous cherchons le bateau à la place où nous l'avons laissé et ne le trouvons pas ! Après un moment d'angoisse, nous constatons qu'il s'est déplacé d'une centaine de mètre! L'ancre, pourtant bien plantée dans le sable (et avec 30 mètres de chaîne dans 6 mètres d'eau) a glissé...... Heureusement que le vent était parallèle à la cote, qu'il y avait de la place derrière et que le mouvement a fini par s'arrêter tout seul ...... Le voyage aurait pu se terminer ici............ Depuis le départ de ce tour du monde, je n'ai jamais réellement eu peur pour le bateau pendant les périodes de navigation, mais j'ai déjà failli le perdre plusieurs fois au mouillage. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est vraiment le mouillage qui est le plus dangereux.... Comme le vent continue à souffler (du Nord Ouest) à 30 Kt nous rajoutons encore 35 mètres de chaîne (tout ce que nous avons) pour être plus tranquille (et nous mettons en service l'alarme "déplacement au mouillage" du GPS). Nous n'avons plus rien a faire à Safaga et nous programmons un départ pour le lendemain matin. L'idée est d'avancer, contre le vent, uniquement en étape de jour, de mouillage en mouillage, car il semble difficile de tirer des bords de nuit dans l'encombrement du golfe de Suez. La première étape sera Hourghada à 30 miles d'ici. A l'heure du départ prévu, le vent est assez fort (20 / 25 Kt) mais reste toutefois raisonnable et nous levons l'ancre à 8 h. Malheureusement, il forcit rapidement. Nous continuons quand même, dans l'espoir d'une accalmie (la météo n'annonçait pas du vent fort). Vers midi, il souffle à 30 /35 Kt et il faut se rendre à l'évidence : il n'est pas raisonnable de continuer comme cela. Il vaut mieux retourner d'où nous venons (il n'y a guère d'autre mouillage dans le coin), et attendre des jours meilleurs...... Nous remettons le cap sur Safaga et remouillons l'ancre, à l'endroit que nous avons quitté le matin, vers 13 h 30. Nous avons fait une petite promenade en mer de 25 miles......

Le lendemain matin, le vent souffle vers 15 Kt et nous repartons en direction d'Hourghada. Une demi heure après, il souffle déjà à 25 Kt avec des rafales à plus de 30 Kt. Inutile de continuer. Nous faisons une nouvelle fois demi tour. Demain, peut être........ Ce n'est pas pour rien que les planchistes viennent profiter du vent fort et constant de Safaga.

 

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Photos de l'étape 27



(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

   

La marina de Port Ghalib
 

Safaga - Dans la rue

 
Safaga - George au mouillage
   

 

   
       

   

Safaga - Hotels vu du mouillage
   
Louxor - En convoi dans le désert
   
Safaga - Horaires de bus
   

 

       
       

   

Louxor - Vallée du Nil
   
Louxor - Mosquée dans le temple
 
Louxor - Obélisque
 
         

 
Louxor 1
 
Louxor - Hiéroglyphes
 
Louxor - Peintures Chrétiennes
   

 

   

   

Louxor 2
 
Louxor 3
 
Louxor 4
         
     

 

   
Karnac
 

 

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