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Navigation de Port Saïd à Paphos : (248 miles réalisés en 68 heures). Le canal de Suez se divise en deux avant d'arriver à la Méditerranée et possède donc deux sorties sur la mer. L'une est directe, l'autre passe par Port Saïd. N'ayant rien à faire dans cette ville, j'avais préparé la sortie directe mais, malheureusement, le pilote nous oblige à passer par Port Saïd pour le déposer. Nous y arrivons vers 19 h et il fait nuit. A cet endroit, le canal est une succession de quais, d'entrées de darses, de bateaux au mouillage, de bacs qui traversent, ... De jour, ce serait sans doute assez joli et agréable mais de nuit, c'est l'horreur. Avec les très nombreuses lumières de la ville, on ne distingue ni les feux des bateaux ni le balisage du canal et on se déplace presque en aveugle. Une vedette vient chercher le pilote et nous nous retrouvons seuls, là au milieu, sans indications particulière sur ce que nous allons rencontrer par la suite.... Il n'y a plus qu'à continuer, comme nous le pouvons, jusqu'à la mer. Nous quittons progressivement les lumières de la ville mais les choses ne s'arrangent pas beaucoup. Le canal est bordé, jusque très loin dans la mer par des zones d'attente de navires. Dans celles-ci, certains navires sont au mouillage mais d'autres y arrivent ou en partent. Il y en a partout se dirigeant dans toutes les directions. Malgré notre radar en marche et nos feux de navigation, nous ne sommes guère visibles au milieu de ce cet environnements. Nous évitons les autres bateaux du mieux que nous le pouvons mais deux passent quand même très près .... La zone d'attente fait au moins 15 miles de long. A notre vitesse, il va falloir plusieurs heures pour la traverser. Impossible de commencer les quarts de nuits car nous ne sommes pas trop de deux sur le pont pour surveiller ce qui se passe autour de nous..... Vers minuit, les choses commencent à s'arranger . Nous passons à la voile, arrêtons le moteur et Yves peut enfin aller se coucher. Peu de temps après, je constate que ce que je pensais être un dernier navire est, en fait, une plate forme pétrolière. Je ne l'avais pas remarqué jusque là mais la carte indique, pour la zone adjacente : "Nombreuses plates formes pétrolières et activités associées importantes". Ma route, au près, en direction de Chypre, me dirige droit dans cette direction ... Cette difficulté supplémentaire ne se passe pas trop mal : Les plates formes sont toutes éclairées, les bateaux travaillant autour ne sont pas trop nombreux et, avec le radar en confirmation de ce que je vois en visuel, traverser cette zone n'est guère qu'un slalom de plus. Quand je repasse la barre à Yves, vers 3 heures du matin, nous sortons juste de là et venons enfin d'entrer dans les eaux libres. Depuis l'entrée de Port Saïd, il nous aura fallu 8 heures pour les atteindre.
Le vent tourne au N/N-E et la suite du trajet se passe à tirer des bords contre le vent. Cela ne nous change pas de la Mer Rouge mais devient un peu lassant. Nous finissons quand même par arriver à Chypre et nous nous amarrons à un ponton au port de Paphos (34° 45,28 N/ 32° 24,48 E).
Paphos : Sans y avoir bien réfléchi, nous pensions trouver à Chypre des troupeaux de chèvres, de moutons, des chemins de terre, des paysans avec des ânes et des vieilles pierres. Les vieilles pierres sont bien là mais pour le reste, nous sommes en retard d'au moins 50 ans (du moins pour ce que nous pouvons voir sur la côte). Chypre est maintenant une destination pour tourisme de masse un peu haut de gamme. La ville de Paphos n'a rien a envier aux villes de la cote d'azur. Les seules différences sont la conduite à gauche pour les voitures et le nombre impressionnant de chauffe eau solaires sur les toits (ils en sont couverts). Pour le reste, c'est la même succession d'hôtel, de restaurants, d'agences immobilières et de boutiques de luxe pour touristes. Après les pays que nous avons visités le long de la mer rouge, nous nous trouvons en complet décalage avec l'ambiance d'ici et nous nous demandons un peu ce que nous sommes venu faire là au milieu.
Marques : Dans tous les pays depuis le Sri Lanka (inclus) tous les vêtements et accessoires en vente dans les magasins, sont des copies de grandes marques (ou, peut être, même, en portent simplement le nom) . Il n'y a pas d'autres choix et chacun dans la rue est habillé en Lacoste, Diesel, Gucchi, Versace, .... , porte des sacs et lunettes Yves Saint Laurent, Chanel, Dior, .... des montres Breitling, Rolex, .... A Chypre, les lois Européennes interdisent les copies, mais comme le niveau de vie généré par le tourisme est élevé, il y a de vraies boutiques de ces marques. Les riches Européens viennent y dépenser leur argent pour s'habiller........ de la même façon que l'homme de la rue du tiers monde. Nous ne sommes au moins pas dépaysés sur ce point.
Vieilles pierres : Juste à coté du port, il y a les ruines de riches maisons Romaines. Les murs ont disparu mais il reste une partie des magnifiques mosaïques du sol. Il y a aussi quelques autres bâtiments dont un petit amphithéâtre assez bien conservé. A peine plus loin, on trouve une nécropole, d'une époque encore plus ancienne, creusée dans le calcaire du sol. Nous visitons tout cela et y passons d'agréables moments.
Anniversaire : Yves est pressé de rentrer en France pour y retrouver sa femme. J'ai, pour ma part, envie d'être rapidement en Turquie pour préparer l'arrivée des amis qui vont venir y fêter mes 50 ans, et dont l'avion arrive le 28 avril. Nous quittons donc Chypre (sans grand regret par rapport à ce que nous avons vu) au bout de 3 jours. Diego, qui arrive, lui, par bateau, m'indique, par mail, qu'il se trouve au Sud Ouest de la Turquie. La distance qui le sépare d'Antalya est maintenant a peu près la même que la nôtre. Si nous n'avons pas d'aléas, nous devrions y arriver en même temps.
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Photos de l'étape 29
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Paphos - Mosaïques 1
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