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De Chypre (Paphos) à la Turquie (Antalya)
départ : 14/04/2007
arrivée : 17/04/2007
3 j
 
Photos de l'étape 30 :
Photos de l'étape
durée du séjour :
29 j
 
"Antalya" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre

Navigation de Paphos à Antalya : (255 miles réalisés en 72 heures). Le vent est toujours contre nous et nous continuons à tirer des bords. Depuis le départ d'Egypte, le thermomètre a beaucoup baissé. Quand nous commençons à apercevoir les montagnes de Turquie, au loin, nous constatons que les sommets sont couverts de neige ! Nous n'avons plus l'habitude de naviguer dans ces conditions et sommes frigorifiés. La nuit nous rencontrons de nombreux bateaux de pêche. Ils doivent être en bois car on ne les voit pas au radar. Malgré le froid, il nous faut donc rester sur le pont en permanence et être vigilants.

J'appelle régulièrement Diego par radio (il ne doit pas être très loin maintenant) mais je n'ai pas de réponse. Est-il devant ou derrière nous ?. Le vent nous abandonne à 25 miles du but et nous sommes obligés de passer une nuit supplémentaire en mer. Au matin, il reste encore 5 miles à faire. Comme il n'y a plus le moindre souffle d'air, nous mettons le moteur. J'appelle une nouvelle fois Diego et j'ai cette fois une réponse. Je suis sûr que c'est lui mais je ne reçois guère que des crachotements. Je continue d'appeler et fini par le recevoir très clairement. Il m'indique qu'il vient de passer de sa grosse radio fixe (d'une puissance théorique de 20 Watt), à sa radio portable (d'une puissance théorique de 5 Watt). Sa radio fixe semble avoir le même problème que celle que j'ai été obligé de changer à Tahiti (étage de puissance grillé et émission seulement en basse puissance (1 Watt)). Il est arrivé à la marina d'Antalya, au moteur, au milieu de la nuit. Si nous avions mis aussi le moteur, nous serions arrivés presqu'en même temps. Il m'a entendu l'appeler hier mais sa réponse ne passait pas. Il a alors commencé a suspecter sa radio fixe. Comme nous sommes maintenant à moins de 5 miles l'un de l'autre, et que le signal ne passe pas, le diagnostic se confirme. Elle est bien en panne.

Diego nous attend et nous guide depuis son ponton. Nous nous amarrons, à coté de son bateau "La luciole", dans la marina du port commercial d'Antalya (36° 50,01 N/ 30° 36,36 E). Avec Yves et Diego, l'équipage de l'étape "Guadeloupe - Polynésie Française" est reconstitué. Cela fait vraiment plaisir de se retrouver. Nous arrosons cela avec une bouteille de Champagne.

 

Préparation du séjour en Turquie : Yves doit malheureusement nous quitter pour rentrer en France par avion, mais sept autres amis (dont Bernard et Brigitte, deux autres anciens équipiers) vont bientôt arriver. Il faut que je trouve un hébergement pour les loger (il n'y a pas assez de place sur le bateau et, de plus, certains ont le mal de mer). Je passe trois heures au syndicat d'initiatives local mais ne trouve rien qui me convienne. Pour eux, les gîtes n'existent pas en Turquie et, en dehors des hôtels sur le front de mer, ils semblent ne rien connaître d'autre. Internet fourni heureusement des réponses plus intéressantes. Avec Diego, nous louons une voiture pour aller voir sur place ce que j'ai présélectionné sur Internet et choisissons un gîte, tenu par une Italienne, qui correspond bien à ce que je souhaite. Il est situé à une vingtaine de kilomètres d'Antalya, en pleine campagne, au pied des montagnes. Il y a des bungalows, des appartements pour 3 ou 4 personnes et des équipements collectifs pour une quarantaine de personnes (piscine, hamam, jardin, ..). En pleine saison, il y aurait peut être un peu trop de promiscuité avec les autres, mais la semaine du 28 avril au 5 mai, nous serons seuls. A neuf, nous aurons de la place... Nous cherchons aussi des voitures de location. Le syndicat d'initiatives et la marina nous en proposent à des prix (pour touristes) plus cher qu'en France. En ville, nous en trouvons pour moins de la moitié du prix ..... Nous en réservons deux.

Michel, qui est déjà en Turquie depuis une semaine pour y voler en parapente (il y a de très beaux sites de vol en bord de mer), nous rejoint par bus, puis les autres arrivent par avion, le 28 avril. C'est très agréable de retrouver des personnes que l'on apprécie et que l'on a pas vu depuis longtemps. Les retrouvailles sont chaleureuses.

Ecriture : La première chose qui surprend, quand on arrive en Turquie, c'est l'écriture. Depuis le début du 20ème siècle, la langue Turque a abandonné les lettres Arabes pour s'écrire avec les lettres des alphabets occidentaux, mais avec toutefois des spécificités telles que le ö (prononcé "eu"), le ü (prononcé "u" comme en Français. le "u" normal se prononce "ou", comme en Anglais), le i sans point (je ne peux pas l'écrire avec mon ordinateur) (prononcé "eu" également, le i avec point se prononce normalement "i"), le ç (prononcé "Tche", le c normal se prononce "dje"), le s cédille (je ne peux pas non plus l'écrire avec mon ordinateur) (prononcé "che"). Cela produit une écriture un peu exotique, et des claviers d'ordinateurs sur lesquels on se perd (le "i sans point" à la place du "i normal" est une calamité pour nous). L'orthographe ayant été réformé en même temps que le changement d'écriture, les mots s'écrivent comme ils se prononcent. Il en va de même pour les mots empruntés aux autres langues. Le Français ayant été très parlé en Turquie au 19 éme siècle, de nombreux mots sont encore présents actuellement. On trouve ainsi des "otantic aksesuar", des "kuaför" qui font des "misenpli", des "fileminyon", ..... et on peut dire "mersi", "pardon", ....

Ataturk : La deuxième chose qui surprend en Turquie est l'omniprésence du fondateur du pays, Mustapha Kemal (surnommé Ataturk (Père de la Turquie)). Son portrait est partout : en affiche dans les rues, dans tous les bureaux (officiels ou non), dans les bars, les restaurants, ..... et son nom apparaît sur la moitié des plaques de rues. Une telle admiration du peuple pour un de ses dirigeant parait assez incroyable. Heureusement qu'il est mort vers 1930 sinon on penserait qu'il s'agit d'un dictateur au pouvoir du pays...

Antalya : Antalya est une ville en pleine expansion d'environ 700 000 habitants. Tous les quartiers récents ne sont qu'une succession d'immeubles d'habitation (du type de nos HLM des années 60, en à peine mieux) et de boulevards en 2 fois 3 voies. Ce n'est ni beau ni original. Le vieux port et le centre ancien (en pleine réhabilitation), qui le domine du haut d'une falaise, valent par contre le déplacement, mais sont évidemment très touristiques. Hors saison, comme nous le sommes, il n'y a pas trop de monde mais nous sommes quand même très sollicités par les marchands de souvenirs et les restaurateurs. La Turquie ne fait pas encore partie de l'Europe mais, dans toute la partie touristique, les prix ne sont indiqués qu'en Euros et on peut évidemment payer sans problème avec cette monnaie. On peut aussi en retirer à certains distributeurs de billets......

Coutumes religieuses : Le port du voile, pour les femmes, est passé de mode en ville. Ici, il n'y a pas de différence vestimentaire entre les Européennes et les Turques. On voit beaucoup de mini jupes, de ventres à l'air, de décolletés profonds. Le port du voile est d'ailleurs interdit à l'école et dans toutes les administrations..... Tous les bars, restaurants, épiceries, ...,. servent ou vendent de l'alcool (les bières et vins Turcs sont très corrects) et les Turcs en consomment en abondance. La spécialité locale est le Raki (sorte de pastis), qui sert de boisson durant tout le repas..... Où est l'intégrisme religieux qui fait si peur aux Européens ?

 

Vieilles pierres : La Turquie a une histoire très anciennes. Son territoire actuel a appartenu aux Grecs puis, plus tard, aux Romains. Ils y ont laissés de nombreux sites et monuments. La région d'Antalya en compte plusieurs qui sont très intéressants et que nous avons visités :

- Termessos : Construit sur les hauteurs d'une montagne, à plus de 1000 m d'altitude, le site d'époque Grecque puis Romaine conserve encore un théâtre de 4200 place dans un état assez moyen, quelques temples et bâtiments en ruine totale, des citernes impressionnantes mais surtout une nécropole de 1500 tombeaux. Ceux-ci, énormes cercueils en pierre, étaient taillés à proximité, dans la montagne puis déplacés sur le site. Suivant la richesse du propriétaire, ils étaient plus ou moins décorés de sculptures. Les plus beaux sont au musée d'Antalya mais il en reste encore de très bien sur le site. Des tremblements de terre violents ayant tout remué, ces tombeaux sont maintenant en vrac sur les pentes. C'est très impressionnant.

- Aspendos : Le site également d'époque Grecque puis Romaine est sur le sommet et le flanc d'une colline. Il est réputé pour son théâtre du IIème siècle qui est, parait-il, "le mieux conservé de toute l'Asie mineure". Il est, en tout cas en bon état et assez grandiose avec ses 15 000 places. L'acqueduc alimentant le site (850 m de long !) est en ruine, mais ce qui en reste montre que les Romains savaient faire de grandes choses. Le pont du Gard est tout petit a coté de ce qu'il y avait ici.

- Serge : Autre site d'époque Romaine. Il n'en reste qu'un théâtre en très mauvais état. Plus intéressant pour la route qui y mène (qui suit d'abord la Rivière Köprü, puis devient très aérienne en montant sur un plateau élevé) que par le site lui même.

Les sites ci-dessus sont magnifiques mais ne semblent pas vraiment considérés, par la Turquie, comme un patrimoine à gérer. Puisque les vieilles pierres sont là et que des touristes veulent les visiter, des guichets sont installés à l'entrée, pour les faire payer. Là s'arrête l'action de l'état. Aucune protection des sites, contre les dégradations des touristes, n'est mise en place (nous avons visité une grotte préhistorique complètement couverte de graphitis....). Il n'y a pas non plus d'entretien (stabilisation du site dans l'état, tonte de l'herbe, ramassage d'ordures, ..) et surtout, pas de sécurisation pour protéger les touristes contre les différents dangers. Les pierres branlantes restent branlantes, les trous profonds restent en l'état, les bords de falaise ou d'édifice ne sont ni signalés, ni équipés de barrières, ... Tout est libre : Chacun fait ce qu'il veut, va où il veut, monte sur ce qu'il veut, sans information et à ses risques et périls. Ce n'est pas forcément désagréable (personnellement j'aime bien) mais c'est assez irresponsable. Pendant combien de temps les sites Turcs vont-ils pouvoir supporter cela ?

 

Arrière pays : A l'écart de la ville, et de l'agitation touristique des sites anciens, se trouve une Turquie différente. La région de Gölova, derrière les montagnes, à 70 Km d'Antalya, en est un exemple. Le progrès est arrivé jusque là (tracteurs, électricité, chauffe eau solaires, paraboles TV, ...) mais la société semble vivre à une autre époque que celle des villes. C'est un peu la France rurale des années 40 avec le port du costume traditionnel, la culture de toutes petites parcelles de terrain, les bergers qui gardent les troupeaux, les voitures très rares, .... Les paysages sont magnifiques, l'accueil sympathique (dommage que nous ne parlions pas Turc). Cela vaut vraiment le déplacement.

George : Je pensais profiter de l'escale Turque pour faire réaliser un certain nombre de travaux d'entretien (la main d'oeuvre ici est qualifiée et pas chère) mais les conditions ne s'y prêtent pas. La marina est en train de changer de gérant et il est impossible d'avoir une vue des prix et des possibilités au delà du très court terme. De plus, les artisans sont très occupés car c'est l'époque des mises à l'eau après l'hiver.... Je ferai donc faire cet entretien en France.

Electricité : Pour la première fois depuis l'Australie, il y a 5 mois de cela, George est branché sur le 220 V du secteur. Pendant toute cette période, les panneaux solaires ont été la seule source d'énergie électrique à bord. Grâce au frigo à gaz et au régulateur d'allure (qui n'a besoin que du vent pour diriger le bateau), cela n'a posé aucun problème. Les batteries du bord étaient d'ailleurs bien chargées lorsque nous sommes arrivés ici.

Changement d'équipier : Après une semaine, les amis venus de France pour fêter mon anniversaire sont rentrés chez eux, mais Michel (un ancien collègue de travail, maintenant retraité) est arrivé, le 14 mai, pour m'aider à la manoeuvre du bateau jusqu'au retour en France. Nous allons pouvoir continuer le voyage.

 

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Photos de l'étape 30



(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

   

Antalya - Diego attendant l'arrivée de George
 

Antalya - Retrouvailles

 
Antalya - Mer et montagnes
   

 

   

   

Antalya - Le groupe au complet
 
Antalya - Diego et La Luciole
 
Antalya - George à quai

 

       
   
Antalya - Sortie en mer sur George
 
Antalya - Le port ancien
 
Ciglik - Le gîte
         

 
   
   
   
Antalya - Porte d'Adrien
Ciglik - Le marché
 
Antalya - Manifestation
   
         

   

Antalya - Chute d'eau
 
Termessos - Dans les ruines
 
Termessos - Le Théatre

 

       
     

   
Termessos - Repos non éternel
   
   
Termessos - Hercule
 
Termessos - Au théatre
         

   
Termessos - Tombeaux
 
Termessos - Vue sur les montagnes
 
Ciglik - Grotte de Karain
         

   

Aspendos - Visite
 
Aspendos - Porte de l'Agora
 
Aspendos - Dans les ruines

 

       
   

Aspendos - Le Théatre
 
Gölova - Plaine irriguée
 
Gölova - Village et cultures
         
   
Gölova - Paysage 1
 
Gölova - Paysage 2
 
Gölova - Paysage 3
         

       
   
 
Gölova - Cultures
 
Gölova - Maison et cultures
Gölova - Costume traditionnel
       
         
       

   

Selge - La riviére Köprü
   
Selge - Paysage 2
   
Selge - Paysage 1
   

 

       
     
   

   
Selge - Crèpes Turques
Selge - Cultures
 
Selge - Petite fille Turque
   
         
     
   
Selge - Le Théatre
   

 

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