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D'Antalya (Turquie) à Héraklion (Crète) puis Chania départ : 16/05/2007 arrivée : 23/05/2007 7 j Photos de l'étape 31 : durée du séjour : 8 j
Navigation d'Antalya à Heraklion : (468 miles réalisés en 168 heures). La météo annonce des vents faibles et elle a raison. Nous faisons 100 miles seulement dans les deux premiers jours. Ce n'est pas rapide mais cela permet à Michel, mon nouvel équipier, de trouver tranquillement ses marques sur le bateau.
Gaz : La bouteille de gaz de la cuisinière est vide. Nous la changeons par celle que nous avons fait remplir à Antalya mais impossible de rallumer les brûleurs. Bien que ceux ci ne soient pas neufs, ils avaient toujours assuré normalement leur fonction jusque là. Le fait que les deux ne fonctionnent plus, en même temps, lors du changement de bouteille est surprenant. Je branche une petite bouteille de camping gaz, à la place de la grosse, pour voir ... et les brûleurs refonctionnent normalement. Le gaz que nous avons acheté à Antalya n'est pas celui que nous avions. C'est probablement du propane. Nous voici donc en mer avec juste le reste d'une petite bouteille pour cuisiner. Nous nous passerons du frigo (à gaz) et du four pour durer jusqu'à la prochaine escale.
Tempête : Dans la nuit du troisième jour, le vent, qui était de face, passe sur l'arrière (il vient du 100°) et forci régulièrement. Nous réduisons un peu la voilure et apprécions bien d'être poussé dans la bonne direction. A 6 h du matin, toutefois, le vent atteint force 8 (35 à 40 Kt) et nous passons sous GV seule au 4ème ris. Dans le détroit de Bab el Mandeb, à l'entrée de la mer rouge, nous avions pu conserver cette configuration jusqu'à 50 Kt. Il y a donc encore de la marge. Sous l'effet du vent, la mer se forme progressivement et les vagues font 2 à 3 mètres de haut. Némo, le régulateur d'allure, commence à faire quelques embardées en surfant les plus grosses. Nous reprenons la barre en manuel. Vers midi, nous avons 40 Kt établi et des vagues de 3 à 4 m. Vers 12 h 30, quelque chose casse dans la barre à roue et celle-ci n'entraîne plus le gouvernail !!!! Nous nous trouvons sans moyen de guider le bateau dans une mer qui est loin d'être calme. Avec les déferlantes qu'il y a, nous risquons d'être retourné si nous nous mettons en travers.... Pour parer au plus pressé, nous rebranchons Nemo puis installons la barre franche de secours. Némo a toujours du mal avec les grosses vagues et il faut l'aider avec la barre franche. Les efforts sur celle-ci sont très importants et la vis qui la relie au safran se tord progressivement puis fini par casser à son tour. Le vent atteint maintenant force 9 (41 à 47 Kt) et Némo est seul maître à bord .......... Par chance, nous pouvons retirer les morceaux de vis cassés et en remettre une nouvelle en place. Pour réduire les efforts sur la barre, j'installe l'étai largable et le tourmentin puis affale la grand voile. La voilure tire ainsi moins fort, plus dans l'axe du bateau, et Némo arrive mieux a garder son cap. C'est aussi bien car la deuxième vis est déjà bien tordue et nous ne pouvons plus guère continuer à forcer sur la barre franche. Le vent atteint maintenant force 10 (Tempête : vent de 48 à 55 Kt). Des vagues énormes (7, 8, 10 m ?) arrivent par derrière. Elles soulèvent le bateau et passent par dessous mais celles qui déferlent au mauvais moment s'écrasent sur l'arrière et traversent le cockpit ........ Michel, au passage de l'une d'elle est soulevé, et aurait potentiellement pu être emporté (il se tenait bien toutefois et, de toutes façons, il portait son gilet / harnais avec sa longe mousquetonnée dans le cockpit). Le bateau, en ce qui le concerne, est conçu pour ce type de situation : son arrière étroit et son cockpit séparé de la descente dans l'habitacle font merveilles. Les déferlantes ont peu de prise sur lui. Il garde son cap et aucune goutte d'eau ne rentre à l'intérieur. Tout va bien donc ...... tant que Némo continuera à barrer. La puissance des éléments est impressionnante. Lorsque nous ne sommes pas dans une zone déventée par une vague, le vent passe tellement vite sur la surface de l'eau qu'il en emporte une partie avec lui. Une couche d'embrun se déplace alors horizontalement autour de nous. Tout est poussé vers l'avant avec une force incroyable jusqu'à l'arrivée de la vague suivante, qui dévente la zone mais nous soulève de plusieurs mètres en nous poussant vers l'avant à son tour. Cette démonstration de force est magnifique à observer mais à 30 miles devant nous se trouve la grande île de Karpathos. Sur notre cap actuel, si le vent ne tourne pas, nous devrions raser sa pointe sud. S'il tourne dans le mauvais sens, nous irons visiter ses récifs ..... Pour éviter cela, nous changeons d'amure pour passer entre Karpathos et Rhodes où la marge de manoeuvre, en cas de changement de direction du vent, est plus importante (nous ne pouvons rien faire d'autre que de rester vent arrière, mais nous le prenons maintenant légèrement par tribord au lieu de légèrement par babord). Quatre heures plus tard, alors que nous sommes au sud de Rhodes, le vent faiblit rapidement. La tempête est terminée. Nous remettons progressivement le bateau en configuration "normale" (tourmentin et étai largable rangés, grand voile hissée, génois déroulé).
Dans l'autre sens ... : Nous pensons souffler un peu mais dans le détroit où nous sommes arrivés, circulent beaucoup de gros bateaux. Nous n'en avions pas vu depuis le départ de Turquie, mais ici, il y en a partout et, dans la mer encore forte, ils sont difficiles à gérer, d'autant que nous n'avons toujours pas de barre, et que Némo (le régulateur d'allure) devient de moins en moins efficace avec la diminution du vent et de la vitesse du bateau. Un porte conteneur passe tout près de nous. Nous courons probablement plus de risque ici que dans la tempête..... Le vent a tourné (il vient maintenant du 270°) et se remet à forcir. Nous gardons la même direction mais avançons cette fois contre lui, au près, en surveillant, à deux, les feux des différents navires. Le vent atteint 30 Kt. Il devient pénible d'avancer contre lui dans cette mer formée. Nous décidons de faire demi tour pour quitter ce détroit et nous sortons, en fuite, par où nous sommes entrés, dans l'autre sens quelques heures plus tôt (en fuite également)........ Le vent semblant vouloir continuer à forcir, nous réinstallons l'étai largable et le tourmentin puis affalons la grand voile. Bien nous en prend. 35,...... 40,..... 45 Kt..... Nous avons droit au grand jeu dans l'autre sens. Pas de problème cependant. Némo gère le bateau sans gros problème et nous avons quitté la zone de trafic. Le vent se maintient une partie de la nuit puis diminue progressivement. Au petit matin, il tombe complètement, la mer se calme et il fait grand beau.
Réparation : Nous sommes arrêtés sans vent, au milieu de rien. La situation n'est plus dangereuse mais nous n'avons toujours pas de barre à roue. Aprés avoir pris un peu de repos, nous démontons cette barre pour voir ce qu'elle a et constatons qu'un des deux câbles, qui la relie au safran, est cassé (il était mal monté et frottait sur une pièce métallique). Ce n'est pas bien grave car j'ai, bien sûr, du câble inox à bord. Nous changeons celui qui est cassé et, vers 13 heures, la barre fonctionne de nouveau normalement.
La fin du trajet est ensuite une succession de vents faibles, contre nous, et de pétoles. Comme nous avons aussi 1 Kt de courant contre nous et que nous sommes en vue de la Crête depuis longtemps, nous finissons par nous lasser, et terminons l'étape par 5 heures de moteur pour aller jusqu'à Héraklion.
Héraklion : Comme nous ne trouvons pas d'information sur la place où nous pouvons nous mettre (personne, ni en VHF, ni en local), nous en prenons arbitrairement une vide, le long d'un ponton (35° 20,60 N/ 25° 08,18 E). Le lendemain matin, quand nous rencontrons enfin le gestionnaire du port, il nous indique que toutes les places sont privées mais que nous pouvons rester où nous sommes et que nous verrons bien si nous aurons des ennuis avec le propriétaire ...... ce qui ne l'empêche pas de nous faire payer pour les jours où nous serons là !. Trouver quelqu'un à Héraklion pour faire les formalités d'arrivée n'est pas facile non plus. Après 15 heures, les bureaux sont fermés, et avant, les autorités semblent avoir d'autres choses à faire (on ne voit pas bien quoi d'ailleurs car les agents sont nombreux dans les bureaux à rester sans tâche apparente. Certains mangent, d'autres boivent le café, d'autres encore dorment (sur leurs sièges, à leurs bureaux !!)) Alors que nous arrivons d'un pays hors CEE, et que nous pourrions amener avec nous des immigrants ou transporter des marchandises illicites, personne ne s'intéresse à nous. En insistant lourdement, ce n'est que le troisième jour que nous pouvons avoir des papiers en ordre ..... (je ne suis pas un inconditionnel des formalités mais l'expérience montre que l'on peut avoir beaucoup d'ennui quand les papiers ne sont pas en règle)
La ville d'Héraklion est la plus grande de Crête. Elle est moderne mais assez quelconque. Une grande route occupe tout le front de mer, qui, de ce fait, n'est pas du tout mis en valeur (pas de plage, pas de restaurant, pas de boutiques, ....). Le reste est au standard Européen et pourrait être vu n'importe où.
La seule particularité locale est l'écriture en Grec. Les lettres, utilisées en physique, sont bien connues mais leur usage dans des mots est pour nous plus surprenant. Au delà d'un air familier, le résultat est illisible. De plus, les noms (de ville, de rues, ....) possède deux écritures (une Grecque et une traduite en caractères "classiques") utilisées au choix alternativement. Pour se perdre, on ne fait guère mieux. La Grèce est, heureusement, le dernier pays du voyage à utiliser une écriture spécifique. Six mois d'analphabétisme (depuis le Sri Lanka jusqu'ici) c'est usant et il me tarde d'arriver dans des pays où je pourrai, enfin, retrouver la possibilité de lire ce qui est écrit.
La Crête : Nous louons une voiture pour aller visiter l'intérieur de l'île. Nous ne le regrettons pas car c'est très joli. Il y a de nombreux petits villages avec des églises (Orthodoxes) bleues et blanches, des paysages semi montagneux avec des plantations d'oliviers, d'oranges, de vignes, ... des chapelles disséminées un peu partout. Cela vaut le déplacement.
Knossos : Nous visitons aussi le site archéologique de Knossos à 5 kilomètres d'Héraklion. La civilisation Minoenne (de 2800 à 1450 avant J.C.) avait déjà sa capitale par ici et les restes d'un palais y ont été retrouvés. Les fouilles réalisées à la fin du 19 ème et au début du 20 ème siècle ont "stabilisé" le site pour éviter qu'il ne se dégrade une fois remis au jour. Les choses n'ont pas été faites à moitié et tout ce qui est visible maintenant est en béton de cette époque (!). Il ne reste d'origine que des fondations en pierre sèches qui pourraient appartenir à n'importe quel bâtiment de n'importe quelle époque. Les différences d'état et d'ampleur sont gigantesques entre ces quelques pierres restantes et ce qui a été refait en béton. Il faut espérer que la "stabilisation" a été faite honnêtement ......
Bricolage : Nous profitons aussi de l'étape d'Héraklion pour faire quelques travaux sur le bateau : montage sur la cuisinière d'un réchaud avec 2 brûleurs supportant le propane (c'est plus facile que de trouver une bouteille de butane Grec avec le détendeur adapté) et remplacement d'un hauban (j'en avais un en stock).
Navigation d'Heraklion à Chania : (80 miles réalisés en 32 heures). Nous repartons en direction de la France (il faut que j'y sois début juillet, et il ne faut donc plus trop traîner en route), mais il y a très peu de vent, et un courant contraire. Nous passons ainsi une journée encalminés devant Chania. Le Navtex annonçant des vents violents de face et des orages pour les jours suivants, nous choisissons de faire deux heures de moteur pour aller nous mettre à l'abri dans le port. A l'arrivée, nous trouvons les bassins étrangement peu occupés par rapport à leurs tailles. Nous comprenons vite pourquoi en touchant le fond (de vase heureusement) lors d'une manoeuvre de repérage des lieux. Il n'y a de la profondeur que là où il y a des bateaux. Le reste de la surface ne sert qu'à l'esthétique du lieu (par ailleurs très réussie). Nous finissons par nous amarrer à quai, à un emplacement ayant du fond (35° 31,12 N/ 24° 01,15 E).
Chania : Nommer cette ville n'est pas simple. En effet, suivant les cartes, on trouve les écritures suivantes : "Chania", "Xania" ou "Khania". Il parait, de plus, que les Français l'appelle "La canée" (de quel droit ?). Quoi qu'il en soit, c'est la deuxième ville de Crête et elle est bien jolie. Contrairement à Héraklion, le front de mer est ici très bien mis en valeur (et il est immense). Quais, placettes, promenades, plages (avec bars, café restaurants, boutiques, hôtels, ...) s'y succèdent et cela donne des lieux bien sympathiques. Plus à l'intérieur de la ville, il y a aussi tout un dédale de ruelles typiques, des rues ombragées par deux rangées d'arbres, des parcs, un grand marché couvert, ..... C'est un peu touristique mais très bien fait. Le vent persistant, en mer, à être violent et de face, nous restons quatre jours, à profiter de cette belle ville, dans l'attente d'une météo plus favorable.
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Photos de l'étape 31
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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