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De Chania (Crète)    à

Reggio Calabria (Italie)
puis   îles Eoliennes (Lipari)
départ : 01/06/2007
arrivée : 09/06/2007
9 j
 
Photos de l'étape 32 :
Photos de l'étape
durée du séjour :
3 j
 
"Reggio Calabria" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre
"îles Eoliennes" sur Wikipédia (l'encyclopédie libre) Wikipédia l'Encyclopédie Libre

Navigation de Chania à Reggio Calabria : (637 miles réalisés en 198 heures). Nous naviguons dans des conditions typiques Méditerranéennes : vents faibles, vents de face, coup de vent violent.

Coup de vent : Pour la troisième fois depuis que nous sommes sur cette mer, nous sommes obligés de mettre le tourmentin !. Les conditions sont toutefois moins dures que lors des fois précédentes car, pour une raison inconnue, la mer se forme assez peu (vagues de 2 à 3 m "seulement") malgré des vents de force 9. Autre point favorable, la barre à roue fonctionne et c'est plus confortable. Cela reste néanmoins assez sportif.

Foudre : peu après le coup de vent, nous voyons une zone très active au loin, devant nous. Celle-ci se rapprochant, nous essayons de fuir en changeant de direction. La stratégie ne réussi pas et nous sommes vite encerclés. Le ciel s'illumine presque en permanence (il fait nuit noire et c'est très impressionnant. La majorité des éclairs restent dans les nuages mais de nombreux impacts atteigne tout de même la mer. Nous suivons la progression de la zone active au radar (on la voit très bien). Quand il est clair que celle-ci arrive sur nous et qu'elle est à moins d'un mile, nous abandonnons notre fuite dérisoire et tentons de protéger hommes et matériel. Le vent souffle à peu près régulièrement vers 25 / 30 Kt. Après avoir enroulé le Génois (la grand voile est déjà au quatrième ris), nous laissons à Némo (système entièrement mécanique et ne craignant donc pas la foudre) le soin de maintenir l'orientation du bateau par rapport au vent et nous rentrons à l'intérieur. L'avantage d'un bateau en acier est que la coque constitue une cage de Faraday et qu'en cas d'impact de foudre sur celle-ci, on ne craint rien à l'intérieur. Nous débranchons toutes les antennes (VHF, Navtex et GPS) et coupons toute l'électronique. Pour faire bonne mesure, nous ouvrons aussi les coupe-circuits des batteries, puis attendons, dans le noir, que l'orage passe. Pendant une demi heure, il y a des éclairs en permanence et c'est un véritable feu d'artifice autour de nous. Pendant ce temps, le vent reste assez constant et Némo fait bien son travail. Il y a des cargos dans les environs et, avec les feux de signalisation et le radar éteints, nous sommes presque invisible pour eux. C'est un risque à prendre. De toutes façons, même si tout était en service, ils ne nous verraient guère mieux dans l'environnement où nous nous trouvons (radar saturé par les zones actives de l'orage, pluie torrentielle, et éclairage des feux dérisoire comparé avec la lumière des éclairs). Au bout de trois quart d'heure, il ne pleut plus et les éclairs ont cessés. Nous ressortons donc et remettons le bateau en configuration "normale". La foudre n'est pas tombée sur nous.

Nous nous en sortons bien. Après être passé au pied de l'Etna, nous arrivons à Reggio Calabria où nous nous amarrons à un quai (38° 07,66N/ 15° 39,09 E).

Notre idée d'origine était de passer par Malte, mais les vents soufflants en permanence d'Ouest, nous avons préféré passer par le détroit de Messine, entre la Sicile et l'Italie, qui était rejoignable plus facilement. Le seul problème de cette route est le courant de marée qui peut atteindre 6 Kt à l'endroit le moins large du détroit et même y créer parfois un mascaret (les faibles marées Méditerranéennes ont quand même de l'effet par ici !!). Après avoir déjà lutté contre un courant contraire de 2 Kt, nous nous arrêtons à Reggio Calabria pour y passer la nuit et obtenir les horaires des courants favorables. Malgré l'intérêt évident de cette information pour les bateaux, la marina ne la possède pas !. Il nous faut aller à la capitainerie militaire du port, expliquer notre demande à trois personnes , attendre un bon quart d'heure, pour enfin obtenir les horaires, vitesses et sens des courants dans le détroit , pour le mois de juin. Pour nous, l'horaire favorable sera le lendemain à 13 heures avec un courant portant vers le nord à 3,5 Kt. Pour en profiter au maximum, il faudra quitter le port vers 11 h 30. L'escale à Reggio Calabria sera donc brève (à 45 Euros la nuit, nous ne serions, de toutes façons pas resté bien longtemps ici). Nous en profiterons juste pour prendre une douche, refaire le plein de gazoil et faire quelques courses.

 

Reggio Calabria : Ici, non plus, malgré notre drapeau jaune indiquant que nous arrivons d'un pays étranger, on ne nous demande pas d'où on vient et on ne nous contrôle pas à l'arrivée (ni après, d'ailleurs). Les frontières de la CEE sont une passoire. Si j'étais immigrant ou si je voulais y introduire de la drogue je saurais comment faire....

Nous ne parlons pas Italien et, comme partout où nous ne parlons pas la langue locale, nous utilisons l'Anglais. Mauvaise surprise : ici, personne ne nous comprend. Même les personnes en relation avec le tourisme, ignorent cette langue !. En revanche, nous nous apercevons que beaucoup de personnes parlent le Français, ou en ont de bonnes bases. Avec parfois un peu l'aide de l'Espagnol, pour faire bonne mesure, nous arrivons donc assez bien à nous faire comprendre.

Autre point favorable, après 6 mois d'analphabétisme, nous avons enfin retrouvé un pays où l'alphabet utilisé est celui que nous connaissons. Nous pouvons de nouveau lire ce qui est écrit. C'est bien agréable (c'est quand on en a été privé que l'on se rend compte du plaisir que cela représente).

L'arrêt à Reggio Calabria est une escale technique. Notre véritable but est Lipari, aux îles Eoliennes. Nous quittons la ville à l'heure prévue pour profiter au mieux du courant de marée, sans même avoir pu trouver un point Internet ouvert (c'est dimanche et tout le monde semble être à l'église). Nous nous rattraperons à Lipari.

 

Navigation de Reggio Calabria à Lipari : (54 miles réalisés en 28 heures) :

Détroit de Messine : Dès le départ de Reggio Calabria, nous trouvons un courant favorable de 1,5 Kt (la veille nous avions 2 Kt de face en arrivant). A cet endroit, le détroit est encore large et sa profondeur est de l'ordre de 300 m, on comprend qu'il puisse y avoir une accélération dans la zone où le détroit se resserre et où sa profondeur diminue jusqu'à 70 m. Un peu plus tard, quand nous arrivons dans cette zone, nous mesurons 4 Kt (différence entre la vitesse du bateau, mesurée au loch, et la vitesse par rapport au sol, donnée par le GPS) et il y a des vagues, générées par le courant, d'environ 50 cm de haut. Rien de bien méchant (pas de tourbillons) mais nous sommes à mi lune descendante (la pleine lune était il y a 9 jours), période où les marées sont parmi les plus faibles .......

De chaque coté du détroit se dresse un pylône électrique gigantesque. chacun fait au moins 100 m de haut mais nous ne voyons pas de câbles. En fait, nous apprendrons que la ligne de liaison électrique entre l'Italie et la Sardaigne, autrefois aérienne est passée récemment en sous marin. Les pylônes, trop chers à démonter, sont cependant restés en place.

Sur le coté Est du détroit, le relief est élevé et la côte est très en pente. Il y a des villages accrochés à la montagne, qui dominent directement la mer. C'est très beau. La région doit valoir le coup de visiter.

Dès la sortie du détroit, le vent diminue et nous nous traînons, à petite vitesse, jusqu'aux îles Eoliennes. Nous nous arrêtons sur la plus grande : Lipari, où il y a une marina. En cette saison, il y a beaucoup de place libre. Nous nous amarrons à un ponton (38° 28,67N/ 14° 57,71 E). L'endroit est magnifique.

 

Ile de Lipari : Les îles Eoliennes ont une origine volcanique récente et plusieurs volcans sont encore en activité. Il y a un panache permanent sur l'île Stromboli et l'île Vulcano lâche aussi quelques fumerolles. Sur Lipari, c'est plus calme. Le volcanisme ne se manifeste que par des sources d'eau chaude. Nous louons des scooters pour aller la visiter. Nous sommes à la période idéale, il fait beau, chaud, il n'y a pas de vent et la saison touristique n'a pas encore vraiment commencé. Il y a bien quelques touristes (Français en majorité) mais la plupart des endroits sont déserts. La ville de Lipari est un réseau de ruelles très jolies avec un vieux fort dominant la mer. Elle est belle, calme, et les enfants jouent au milieu des rues (il y a peu de voitures et elles restent cantonnées en périphérie). C'est un endroit où il semble faire bon vivre. Le reste de l'île est à l'avenant avec des fleurs partout, des odeurs de printemps (en scooter nous en profitons bien) et une vue superbe sur la mer et îles environnantes. Ils y a aussi de nombreux mouillages sauvages dans des environnements très esthétiques. Les plages sont en galets mais l'eau est bonne et nous en profitons bien. Nous n'avons pas l'intention de nous y attarder très longtemps. Nous pourrions toutefois le faire avec plaisir. C'est une belle destination de vacances pour l'intersaison.

 

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Photos de l'étape 32



(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

   

Lever de soleil
 

Détroit de Messine
- Pylone Sud -

 
Détroit de Messine
- Pylone Nord
-
   

 

   
       

   

Détroit de Messine
- Scilla -
   
Ile de Lipari - Ruelle 2
   
Ile de Lipari - Ruelle 1
   

 

       
   
Ile de Lipari + Ile de Vulcano
 
Ile de Lipari - Lipari ville
 
Ile de Lipari - Récupérateur d'eau de pluie
         

 
 
Ile de Lipari + Ile de Salina
 
Nom des différents vents des îles Eoliennes
 
Ile de Lipari - Canneto
         

     
Ile de Lipari - Hydroglisseur
 
Ile de Salina
   

 

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